L’étude des propriétés de l’application va nous donner des informations sur le système
dynamique (résonances, nonlinéarités, chaos).
La diffusion des orbites nous donnera de précieuses informations sur la stabilité globale de la dynamique du système étudié. Pour un système à deux degrés de liberté, l’espace des phases est de dimension 4, les surfaces d’énergie de dimension 3 et l’espace des fréquences de dimension 1 (cf. réduction par la conservation de l’énergie). Une orbite KAM est représentée par un point dans l’espace des fréquences et vit sur un tore de dimension 2. Une orbite non régulière n’est pas un point mais une courbe révélant la diffusion entre les orbites régulières (cf. Fig. 2.11-a). Il est clair que dans l’espace des fréquences, un point (dimension 0) sur une courbe de dimension 1 empêche tout mouvement régulier d’avoir de grandes excursions en amplitude. De manière équivalente, en se plaçant dans l’espace des phases, un tore de dimension 2 sépare une surface d’énergie (dimension 3) en une partie intérieure et une partie extérieure : c’est donc une barrière topologique à la diffusion.
Pour un système à trois degrés de liberté, la situation n’est plus du tout la même. Un point n’arrête pas la diffusion dans un plan (cf. Fig. 2.11-b). Vus dans l’espace des phases, les tores de dimension 3 ne sont plus des frontières topologiques à la diffusion pour une surface d’énergie de dimension 5. Cependant il peut être montré que la diffusion est quasi-nulle au voisinage des orbites régulières. Au voisinage d’une trajectoire KAM, la diffusion décroît exponentiellement si bien qu’un grand nombre de trajectoires régulières joue le rôle de barrière effective à la diffusion (résultat de Morbidelli et Gorgilli, 1995).