1.2.1 Lagrangien relativiste

Soit 𝒜 l’intégrale d’action pour une particule libre relativiste, m  sa masse, q = (x,y,z )  son vecteur position et q˙=  v  son vecteur vitesse. Par application du principe de relativité, l’action doit être indépendante du choix du référentiel d’inertie, soit un invariant de Lorentz : l’intégrale d’action 𝒜 est donc un scalaire. De plus, il ne doit figurer que des différentielles du premier degré sous le signe d’intégration (cf. Landau et Lifchitz, Physique théorique : Théorie des Champs, chap. I et II). La seule solution pour une particule libre est alors l’intervalle relativiste ds  à une constante de proportionnalité près, notée α .

Si l’intégrale est prise sur une ligne d’univers s’étendant entre deux événements a  et b  qui sont les positions initiale et finale de la particule aux instants respectifs t1   et t2   , alors l’action 𝒜 s’écrit :

        ∫ b
𝒜 =  − α    ds
         a
(1.1)

Or l’intervalle relativiste ds  est donné par la métrique de Minkowski :

                                       ∘ -----2-
ds2 = c2dt2 − dx2 − dy2 − dz2 ⇒  ds = c  1 − v--dt
                                             c2
(1.2)

c est la vitesse de la lumière ; donc l’action 1.1 peut se réécrire :

         ∫   ∘  -------
           t2       v2-
𝒜 =  − αc       1 − c2 dt
          t1
(1.3)

Par définition du Lagrangien (ℒ ), l’action est également définie par la relation (cf. Landau et Lifchitz, Physique théorique : Mécanique, chap. I) :

   de´f ∫ t2
𝒜  =      ℒ dt
       t1
(1.4)

On déduit des équations 1.3 et 1.4 l’expression du Lagrangien :

              ∘  -----2-
ℒ (q, ˙q) = − αc  1 − v--    avec    v =  ˙q
                     c2
(1.5)

La constante α  est déterminée en passant à la limite c →  +∞ qui doit redonner l’énergie cinétique classique pour une particule libre ; en effectuant un développement limité à l’ordre un de l’expression 1.5, on obtient :

                 classique             1  v2      v4          2   1    2
ℒ (q,q˙) −−−−→ ℒ         ⇐ ⇒  − αc + --α---+ 𝒪 (-3-) = [− mc ] +--mv
         c→+ ∞                        2   c      c               2
(1.6)

d’où α=mc  . Le terme entre crochets est constant donc il n’intervient pas dans les équations du mouvement : il correspond à l’énergie de masse de la particule.

Le Lagrangien d’une particule libre relativiste de masse m  s’exprime finalement par :

                   ∘ -------
                          v2
ℒlibre(q,q˙) = − mc2  1 −  -2-
                          c
(1.7)

Pour une particule relativiste de charge e  en mouvement dans un champ électromagnétique, le Lagrangien total comporte un terme supplémentaire (  inter
ℒ  ) caractérisant l’interaction de la particule avec le champ électromagnétique (ϕ, A )  (voir Landau et Lifchitz, Théorie des Champs, chap. III) :

                               ∘  -------
                                      v2
ℒ(q, ˙q) = ℒlibre + ℒinter = − mc2  1 − -2-+ eA (q) ⋅ v − eϕ(q)
                                      c
(1.8)

avec A  le potentiel vecteur et ϕ  le potentiel scalaire solutions des équations de Maxwell.