3.4.6 Conclusion

L’ALS est une machine relativement « simple ». Les cartes en fréquence sont « plates » sans repliement. Il n’y a que deux familles d’hexapôles utilisées pour ajuster la chromaticité. En contrepartie, si la dynamique est très nonlinéaire, le seul recourt est de déplacer le point de fonctionnement dans une région du diagramme des résonances vierge de résonance. Il n’existe pas de famille hexapolaire pour réduire les largeurs des résonances. L’Analyse en Fréquence permet de mettre en évidence clairement toutes les résonances principales, en particulier les résonances de couplage (couplées) non vues ni étudiées dans les processus d’optimisation traditionnels.

Pour étudier l’influence des défauts magnétiques sur la dynamique globale du faisceau, on procède habituellement par tirages aléatoires de jeux de défauts (méthodes statistiques, Méthode de Monte Carlo). Cette méthode est très coûteuse en termes de temps de calcul mais est la seule possible lorsque la machine n’est pas encore construite.

La méthode que nous avons retenue est d’utiliser les défauts magnétiques mesurés sur l’anneau de stockage — uniquement possible si la machine est en fonctionnement —. Cette méthode ne nécessite qu’un seul jeu de défaut et donne des résultats très satisfaisants comme nous l’avons vu pour l’ALS

Les cartes en fréquence calculées pour l’ALS permettent d’expliquer un certain nombre de résultats expérimentaux, en particulier l’efficacité de l’injection ; la prise en compte de la dynamique off momentum devrait permettre d’obtenir des durées de vie s’approchant des mesures expérimentales. Les dimensions de l’ouverture dynamique déduite de cette étude sont compatibles avec les mesures sur l’anneau. Ce dernier point est également remarquable, car généralement l’écart entre théorie et expérience est souvent supérieur à un facteur deux sur la plupart des sources de lumière (e.g. à l’ESRF). D’autres résultats plus spectaculaires ont été obtenus sur l’ALS. Je renvoie le lecteur à la partie expérimentale de cette thèse (chapitre suivant).

Je voudrais insister sur le fait que ces premiers résultats n’ont été possibles que parce qu’au préalable un long travail de caractérisation de la machine avait été réalisé. L’ALS est un anneau de stockage équipé d’un grand nombre d’outils de diagnostic prévus dès la construction : moniteurs de position tour par tour, aimants rapides permettant de perturber le faisceau sur un seul tour de machine, perturbateurs horizontal et vertical. Ce sont les « yeux et les oreilles » du physicien des accélérateurs. Il est ainsi possible d’explorer la dynamique du faisceau. A cela, il convient d’ajouter que chaque année, de nombreuses heures ont été et sont encore réservées uniquement à l’amélioration de la modélisation de l’anneau.