Par définition, les moments canoniques s’obtiennent à partir du Lagrangien :
![]() | (1.9) |
soit en utilisant l’expression 1.8 et le facteur de Lorentz :
![]() | (1.10) |
Le Hamiltonien autonome est obtenu à partir de la fonction de Lagrange 1.8 (voir Landau et
Lifchitz, Mécanique, chap. VII) :
ℋ(q,p) | ![]() ![]() ![]() ![]() | ||
= γmv2 + eA ⋅ v −![]() | |||
= γmc2 + eϕ(q) | (1.11) |
![]() | (1.13) |
Les équations du mouvement sont les équations dites de Hamilton ou canoniques :
![]() | (1.14) |
avec la relation supplémentaire si le Hamiltonien dépend explicitement du temps :
![]() | (1.15) |
Les variables sont appelées variables canoniques. Pour une description du formalisme
Hamiltonien, le lecteur pourra se reporter par exemple au chapitre VII du tome de Mécanique de
Landau et Lifchitz.
Pour la suite de l’exposé, il est utile d’obtenir une expression du Hamiltonien pour les jeux de coordonnées cartésiennes et curvilignes. L’obtention générale du Hamiltonien va être présentée en coordonnées curvilignes dont les coordonnées cartésiennes ne sont qu’un cas particulier (la courbure et la torsion sont nulles, cf. infra).
Les coordonnées curvilignes, notées , sont définies par rapport au repère de
Serret-Frenet direct
; une particule de coordonnées transverses
et
est repérée par son vecteur position
par rapport à l’orbite de référence
(voir
Fig. 1.3) :
r(X,Y,s) | = r0(s) + Xn(s) + Y b(s) | (1.16) | |
= xi + yj + zk |
|
Les vecteurs orthonormés sont respectivement les vecteurs tangent, normal et binormal
définis par :
![]() | (1.17) |
où et
décrivent la courbure et la torsion locales de la trajectoire à la longitude
:
![]() |
Je rappelle les formules de Frenet :
![]() | (1.18) |
On recherche une transformation canonique entre les anciennes variables notées
et les nouvelles variables
.
Pour cela, on construit une fonction génératrice dépendant des anciens moments et des
nouvelles positions,
. Les changements de variables sont alors définis implicitement
par :
q | ![]() ![]() ![]() | (1.19a) |
![]() | ![]() ![]() ![]() | (1.19b) |
![]() | (1.20) |
Par convention la fonction est choisie nulle. L’équation 1.19b définit les nouveaux moments
recherchés :
![]() |
avec les projections usuelles de l’impulsion sur la base
. On note également
que les coordonnées du potentiel vecteur
se transforment comme celles du moment
(cf.
équation 1.10).
Dans la suite, on fait l’hypothèse que la trajectoire de référence est plane, i.e. que la torsion
est nulle2.
En remarquant que la base de Serret-Frenet est orthonormée, le nouveau Hamiltonien s’écrit en
utilisant l’expression 1.13 :
ℋ | (X,Y,s,![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | ||
= c![]() ![]() | (1.21) |
Dans un accélérateur, il est plus commode d’exprimer la trajectoire d’une particule en fonction de la
coordonnée longitudinale prise comme variable indépendante à la place du temps (
en
coordonnées rectangulaires ou
en coordonnées curvilignes).
Comme nouveau Hamiltonien3,
on choisit en notant
:
![]() ![]() ![]() ![]() | − (1 + hX)![]() | ||
− e![]() | (1.22) |
d![]() ![]() | −∑
k=12![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | ||
⇒−d![]() ![]() ![]() | ∑
k=12![]() | ||
+ ![]() ![]() ![]() ![]() | (1.23) | ||
par identification en utilisant les équations 1.14, on obtient les nouvelles équations de Hamilton : | |||
![]() | (1.24) | ||
et | |||
![]() | (1.25) |
La variable est physiquement reliée à la notion de temps de vol et son moment canonique
est
l’opposé de l’énergie totale de la particule. Pour la suite des calculs, on suppose que le potentiel électrique
est nul4.
En faisant l’hypothèse que le potentiel vecteur est nul le long de l’axe optique, i.e. ,
on constate l’existence de la trajectoire particulière :
, que l’on
appelle trajectoire de référence.
La seconde transformation revient simplement à introduire un facteur d’échelle dans les variables :
![]() ![]() | (1.26) |
Pour conserver la nature hamiltonienne des équations, le nouveau Hamiltonien est simplement
, soit :
![]() | (1.27) |
avec . Le long de la trajectoire de référence, on a alors :
![]() | (1.28) |
Usuellement, on préfère définir le mouvement d’une particule par rapport à une trajectoire de
référence nulle, ce qui nous conduit à faire le dernier changement de variables dépendant de
(d’après Eq. 1.28) :
![]() | (1.29) |
Ce changement de variables dépend explicitement de . Si
est une fonction génératrice, le
nouveau Hamiltonien sera donné par :
. Nous construisons la fonction génératrice
dépendant des anciennes positions et des nouveaux moments
(Dragt et Forest, 1986) :
![]() | = ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | (1.30) |
![]() | = ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | (1.31) |
![]() | (1.32) |
On en déduit l’expression du nouveau Hamiltonien :
![]() | (1.33) |
en remarquant l’identité : .
Dans le cas ultra-relativiste, le Hamiltonien 1.33 se simplifie
encore5
puisque et
. Pour alléger l’écriture, les variables « perdent leur chapeau » (si
aucune confusion n’est possible) et on pose
et
:
![]() | (1.34) |
Interprétons physiquement les nouvelles variables et
:
Lorsqu’on ne s’intéresse pas au cas du solénoïde, le potentiel vecteur n’a qu’une seule
composante non nulle qui ne dépend que des coordonnées transverses :
![]() | (1.35) |
Pour la suite du travail, on a le choix entre conserver cette expression avec la racine carrée et effectuer un développement limité. Dans ce dernier cas, le Hamiltonien se réduit à :
ℋ | = −(1 + hx)(1 + δ)(1 −![]() | ||
= (1 + hx)![]() |
![]() | (1.36) |
Cette dernière expression sera utilisée pour déduire la dynamique linéaire. Pour l’instant, il ne reste plus qu’à déterminer l’expression du potentiel vecteur.