Chapitre 5
Super-ACO

L’étude expérimentale de Super-ACO dans le cadre de ce travail était assez naturelle : après le gel du projet SOLEIL, l’équipe faisceau de l’Unité de Gestion SOLEIL composée de membres de l’IN2P3, du CEA et du CNRS a été dissoute. L’équipe de M.P. Level, et en particulier A. Nadji, m’a tout de suite proposé de poursuivre mon travail au LURE et m’a offert la possibilité de réaliser de fructueuses et enrichissantes expériences directement sur l’anneau de stockage. Bien que Super-ACO soit en fonctionnement depuis bientôt quinze ans, les performances atteintes sont encore mal comprises : durée de vie, efficacité d’injection, limitation de l’acceptance dynamique et en énergie, résonances.

Un travail important avait déjà été réalisé, mais de nombreuses contraintes extérieures et utilisateurs ne permettent pas aux physiciens des accélérateurs de caractériser exhaustivement leur machine comme ils le souhaiteraient.

Différentes études ont été menées durant la dernière année de ma thèse. Tout d’abord une caractérisation du point de fonctionnement actuel de Super-ACO à travers l’Analyse en Fréquence (ouverture dynamique, carte en fréquence et résonances cf. chap. 3, p. § sqq.). Puis, pour affiner notre connaissance de la dynamique linéaire, similairement au travail effectué à l’ALS, je désirais connaître précisément les principaux défauts magnétiques mesurés de l’anneau. Or, nous ne disposions que de mesures magnétiques réalisées sur banc d’essai à la fin des années 1980. Nous avons donc décidé d’appliquer la méthode développée par J. Safranek : le programme LOCO que je présenterai succinctement (section 5.1). Enfin, perplexe vis-à-vis des résultats obtenus sur Super-ACO, j’ai proposé plusieurs expériences visant aux premières mesures du glissement des nombres d’ondes avec l’amplitude horizontale. Ces derniers résultats donneront un éclairage nouveau sur la dynamique globale de l’anneau (section 5.2 et section 5.3). Les résultats présentés sont extraits de rapports internes écrits pour le groupe accélérateur du LURE. Initialement, ces rapports ont été écrits de manière indépendante sous forme de notes d’expérience. J’espère que le lecteur me pardonnera quelques redites et un style moins soutenu. Pour faciliter la lecture, les parties techniques non fondamentales pour la compréhension des résultats sont écrites avec une police plus petite.

5.1 Acquisition des matrices-réponse

5.1.1 Description du programme LOCO

Dans un anneau de stockage, la périodicité interne permet d’améliorer la dynamique du faisceau en limitant le nombre de résonances pouvant être excitées ; cependant la présence de défauts quadripolaires1 est une des causes principales de brisure de cette symétrie et entraîne souvent une détérioration de la durée de vie et du taux d’injection via l’excitation de nonlinéarités. Donc, lorsque l’on désire optimiser une machine, une connaissance précise des défauts magnétiques est nécessaire pour établir un modèle aussi réaliste que possible ; alors seulement, les calculs d’ouverture dynamique, de carte en fréquence prennent tout leur sens.

Le programme LOCO (Linear Optics from Closed Orbits) a été écrit par Safranek (1997) dans cette optique pour analyser la matrice-réponse du National Synchrotron Light Source de Brookhaven et en déduire les gradients des quadripôles, les défauts des éléments magnétiques (alignements, rotations des éléments). Tout le programme repose sur l’analyse de l’orbite fermée en approximation linéaire. Cette méthode2 a déjà eu de nombreuses applications — voir par exemple pour l’Advanced Light Source (Robin et al., 1996) et pour l’anneau VUV du National Synchrotron Source (Safranek et Kramer, 1997) —

Dans ce travail, on se propose d’appliquer LOCO à Super-ACO. Dans une première partie, la méthode de calcul de la matrice-réponse est rappelée. Puis l’utilisation du programme LOCO est présentée et testée sur un exemple simple. Enfin, l’expérience du 19 juin 2000 est dépouillée : trois matrices-réponse ont été acquises pour trois configurations distinctes : hexapôles éteints, hexapôles allumés, hexapôles allumés et onduleurs fermés.

Le principal objectif est d’établir le jeu de défauts des gradients pour chaque cas et de valider la méthode. En discussion, une application des résultats est proposée pour restaurer la symétrie de Super-ACO.

5.1.1.1 Perturbation de l’orbite fermée par un kick dipolaire

Soit un dipôle fin de longueur dl  , situé en s = s
     0   , donnant un angle ou impulsion (kick en anglais)       ΔBdl
θ0 =  (Bρ)   à une particule, avec         p0
(B ρ) = e  la rigidité magnétique et ΔBdl  le champ dipolaire intégré. Si juste avant l’impulsion, l’orbite fermée est (    )
  x′of
 xof−θ , alors juste après l’impulsion, elle devient (xof)
 x′of . Trouver l’expression de l’orbite fermée xof  en s0   revient à résoudre la relation de fermeture :

  (    )    (        )
    xof         xof
ℳ    ′    =    ′
    xof       xof − θ
(5.1)

ℳ est la matrice de transfert de l’anneau sur un tour. La solution, exprimée en fonction des paramètres de Twiss (α, β)  , du nombre d’ondes ν  , est alors :

{            β0θ0
  xof(s0) = 2-sinπν cos πν
  x ′of(s0) = 2-θsi0nπν (sinπ ν − α0cos πν)

Pour déduire l’expression de l’orbite fermée résultante en un endroit s = s
     i  quelconque de l’anneau, il suffit de propager la solution trouvée en s = s0   en utilisant la fonction de Green, G(si,s0)  , de l’équation de Hill :

xof(si)  =  G (si,s0)θ0
             ∘ β(s-)β(s-)
         =   -----i----0-cos(π ν − |ϕ (si) − ϕ(s0)|)θ0               (5.2)
               2 sin πν

5.1.1.2 Matrice-réponse

Pour un jeu de défauts dipolaires (θ , j = 1..n)
  j  , en utilisant la linéarité de l’équation de Hill en la perturbation dipolaire, l’orbite fermée résultante est simplement la superposition des orbites fermées individuelles créées par une impulsion θj  (cf. Eq. 5.2), soit :

             ∘ -----∑   ∘ ------
xof(si)  =  ---β(si)      β (sj) cos(πν − |ϕ(si) − ϕ(sj)|)θj
            2 sin πν   j
            ∑
         =      ℛij θj                                                (5.3)
              j
La matrice ℛ est appelée matrice-réponse linéaire de l’orbite fermée. Elle est constituée de n × p  éléments pour une machine comportant n  correcteurs dipolaires et p  BPM (Beam Position Monitors : stations de mesure de position).

En expérience et en simulation avec le programme MAD3 [50], la matrice-réponse est construite en allumant l’un après l’autre les n  correcteurs et en enregistrant dans chacun des p  BPM l’orbite fermée générée.

Expérimentalement, deux matrices sont construites : une pour des kicks d’angle +  θ
   2   et une autre pour des kicks d’angle − θ
  2   . En effet, il subsiste une orbite fermée résiduelle créée par les nonlinéarités des champs magnétiques. En calculant la différence de ces deux matrices, on élimine ainsi l’orbite fermée résiduelle et l’on obtient une matrice-réponse équivalente à un kick d’angle +θ .

Le choix de la valeur du kick dipolaire est guidé par les deux considérations suivantes : d’une part, une grande valeur de θ  permet d’augmenter le rapport signal sur bruit de la mesure et donc de réduire la barre d’erreur sur les valeurs de gradients trouvées par rapport au bruit aléatoire des BPM ; d’autre part, une faible valeur de θ  permet de s’affranchir des nonlinéarités mais aussi de rester dans une gamme de réponse linéaire de l’électronique. Une valeur intermédiaire doit donc être choisie : en pratique des kicks de valeur induisant une perturbation de l’orbite fermée de 1.1  mm rms (valeur optimale pour le NSLS X-Ray Ring à Brookhaven : 0.8   mm rms — Safranek, 1997 —).

Le programme LOCO utilise une méthode des moindres carrés pour minimiser le « χ2   » entre la matrice-réponse modèle, ℛmod  , et la matrice-réponse expérimentale, ℛexp  , en ajustant les gradients quadripolaires :

            mod     exp 2
χ2 = ∑   (ℛ-i,j-−--ℛ-i,j )-
               σ2i
      i,j
(5.4)

où la sommation a lieu sur les BPM i  et les correcteurs j  , normalisée par le bruit des BPM σi  et en utilisant une méthode de décomposition en valeurs singulières (SVD [96]). Les autres paramètres pouvant être incorporés dans l’ajustement de la matrice-réponse non couplée sont les gains des correcteurs (    Cor
ΔG  m  ), les gains des BPM (   BP M
ΔG m  ) et le glissement de l’énergie ((ΔE  ∕E)m  ). Pour la matrice couplée, il faut ajouter la rotation des BPM et des correcteurs.

Minimiser le χ2   revient à minimiser la norme du vecteur V  dont les composantes sont définies par :

          mod     exp
Vk(i,j) = ℛ i,j  − ℛ i,j
(5.5)

où l’indice k  varie de 1  à n × p  . Alors en approximation linéaire, on obtient4  :

         dVk           dVk     Cor     dVk      BP M       dVk
Vk(i,j)  =  -----ΔKm   +  ---CorΔG m   + ---BP-M-ΔG m    +  -----------Δ (ΔE ∕E )m
        dKm           dG m           dG m               d(ΔE ∕E )m
     =  -dVk-ΔK    + ℛmod ΔGCor  −  ℛmod ΔGBP  M +  ηjΔ (ΔE  ∕E )               (5.6)
        dKm      m     i,j     m       i,j    m        x          m
La valeur escomptée du   2
χ   est le nombre de degrés de liberté, soit (nd − np )  avec un écart type   ∘ -----------
σ=   2(nd − np)  avec nd  le nombre de données (taille du vecteur V  ) et np  le nombre de paramètres ajustés (cf. Modeling of Data, chap. 15 in Numerical Recipes, 1992).

5.1.2 Application à Super-ACO

La machine Super-ACO dispose de 32  correcteurs, 16  verticaux (dans les quadripôles défocalisant, i.e. les familles Q1 et Q4) et 16  horizontaux (dans les quadripôles focalisant, i.e. les familles Q2 et Q3). De plus, il existe 8  autres correcteurs horizontaux, chacun situé dans un dipôle (non utilisés dans la présente étude5 ).

Les 16  BPM composés de quatre électrodes se trouvent dans chacun des doublets de quadripôles (cf. maille Fig. 5.1).

Je rappelle qu’une des spécificités de Super-ACO tient dans ses quadripôles combinés : dans chaque quadripôle (Q), il y a aussi un hexapôle (H) possédant un terme décapolaire important simulé par une lentille décapolaire (LD) et un correcteur dipolaire (cf. Fig. 5.2). Nous verrons plus tard (cf. section 5.1.6) que le fait d’avoir plusieurs composantes multipolaires et un correcteur dans un même élément physique peut compliquer la physique de l’anneau et l’interprétation des données.


pict

FIG. 5.1: Une des quatre mailles de Super-ACO. Les moniteurs de position (BPM) sont situés dans chaque doublet de quadripôles (Q1–Q2) et (Q3–Q4).

 

pict

FIG. 5.2: Schéma équivalent d’un quadripôle combiné de Super-ACO. Un quadripôle (Q  ) contient, en plus du gradient quadripolaire, une lentille décapolaire (LD  ), un hexapôle (H ) et une bobine dipolaire appelée correcteur.

5.1.2.1 Procédure adoptée

La version actuelle de LOCO ne peut pas être utilisée de manière automatique : les itérations sont faites manuellement jusqu’à ce que la convergence soit atteinte. Généralement, trois à quatre itérations suffisent. La procédure d’utilisation du programme LOCO résulte d’une discussion avec J. Safranek (SLAC), D. Robin (ALS) et C. Steier (ALS).

Hexapôles éteints

  1. Ajuster les gains des correcteurs.
  2. Ajouter les gradients quadripolaires.
  3. Ajouter les gains des BPM.
  4. Ajouter tout le reste.

Hexapôles allumés

  1. Partir des gradients trouvés précédemment.
  2. Ajuster les gains des correcteurs.
  3. Ajouter les gradients de hexapôles.
  4. Ajouter les gains des BPM.
  5. Ajouter tout le reste.

5.1.3 Etude préliminaire

Pour le début de l’étude, on ne considère que les 32 correcteurs situés dans les quadripôles. Pour s’affranchir des nonlinéarités, les hexapôles et les lentilles décapolaires sont éteints. Dans un premier temps, on a voulu s’assurer que si l’on donne à LOCO comme matrice expérimentale la matrice théorique alors LOCO donne l’ajustement parfait.

5.1.3.1 Conditions du test

L’ajustement est réalisé uniquement sur les gradients des quatre familles de quadripôles Q1  , Q2  , Q3  , Q4  . La fonction dispersion est supposée nulle tout autour de la machine pour s’affranchir du facteur d’Amman (cf. infra).

5.1.3.2 Résultats

Au bout de deux itérations, l’algorithme converge. Les petits écarts observés s’expliquent par le nombre de chiffres significatifs entrés dans la matrice-réponse expérimentale simulée en tant que modèle. A la lecture du tableau 5.1, les valeurs rms résiduelles sont négligeables compte tenu de la précision (arrondis à deux chiffres significatifs). ℛmod
 xx  et ℛexp
xx (resp. ℛmod
 yy  et ℛexp
  yy  ) sont les valeurs rms en millimètres des matrices-réponse théorique et expérimentale horizontales (resp. verticales). Δ  ℛ
  xx  et Δ  ℛ
 yy  donnent l’écart rms entre ces matrices.









Q1[K1] Q2[K1] Q3[K1] Q4[K1] νx  νy







Initiaux -1.46335 2.60629 2.47828 -1.41897 4.72512 1.69845
Finaux -1.46318 2.60580 2.47878 -1.41907 4.72550 1.69821
Ecarts rel. -1.1E-4 1.8E-4 -2.0E-4 -6.9E-5 8.0E-5 -1.4E-4







rms ℛmxoxd  ℛexxpx  Δ  ℛxx  ℛmoydy  ℛexyyp  Δ  ℛyy







Initiaux 2.1834 2.1847 0.54251E-2 1.4959 1.4950 0.54259E-2
Finaux 2.1846 2.1847 0.47406E-2 1.4953 1.4950 0.52990E-2








TAB. 5.1: Ajustement modèle sur modèle : variation des gradients quadripolaire K1   de chacune des 4 familles quadripolaires Qi  de Super-ACO. Ces résultats ne donnent pas un accord parfait compte tenu de la basse « résolution » (2 chiffres significatifs).   mod
ℛ xx  et   exp
ℛ xx  (resp. mod
ℛyy  et   exp
ℛ yy  ) sont les valeurs rms en millimètres des matrices-réponse théorique et expérimentale horizontales (resp. verticales). Δ  ℛxx  et Δ  ℛyy  donnent l’écart rms entre ces matrices.

En pratique, l’orbite fermée est mesurée sur Super-ACO avec seulement deux chiffres significatifs. Pour avoir une bonne convergence numérique, les données sont complétées par des zéros pour ces tests. En prenant huit chiffres significatifs, l’ajustement est parfait, i.e. avec erreur relative de l’ordre de la précision machine (cf. infra).

5.1.3.3 Test complet du modèle

Pour vérifier le bon fonctionnement du programme LOCO, on simule des défauts sur les gradients des quadripôles en conservant la symétrie quatre de l’anneau.

Pour commencer, on dérègle le gradient de Q1  de 0.7%   : on observe un glissement des nombres d’ondes : Δνx=−0.02  et Δ νy = 0.03  .

Au bout de deux itérations, LOCO retrouve exactement les bonnes valeurs des gradients (comparer les valeurs attendues et finales du tableau 5.2. Les calculs sont faits en simple précision).









Q1[K1] Q2[K1] Q3[K1] Q4[K1] νx  νy







Initiaux -1.4772282 2.6204337 2.4783405 -1.4238337 4.738429 1.711246
Attendus -1.4672282 2.6204337 2.4783405 -1.4238337 4.758429 1.708246
Finaux -1.4672282 2.6204337 2.4783406 -1.4238338 4.758429 1.708246
Ecarts rel. -2E-8 1E-8 4E-8 -2E-8 3E-8 1E-8







rms ℛmxoxd  ℛexxxp  Δ  ℛxx  ℛmoydy  ℛeyxyp  Δ  ℛyy







Initiaux 2.7376 2.8582 0.17748 1.9891 1.8530 0.24700
Finaux 2.8582 2.8582 0.63712E-05 1.8530 1.8530 0.66144E-06








TAB. 5.2: Ajustement du code LOCO après avoir déréglé le gradient K1   de la famille quadripolaire Q1  (en symétrie 4). Ecarts relatifs et convergence en prenant 8 chiffres significatifs dans l’expression de la matrice-réponse. L’ajustement est « parfait ».

Puis, on dérègle de nouveau le gradient de la première famille Q1  de 3%  mais uniquement sur le quadripôle Q11 on observe un glissement des nombres d’ondes Δ ν = − 0.012
   x  et Δ ν = 0.009
   y  . Encore une fois, le programme LOCO converge en trois itérations vers les valeurs escomptées avec les bons nombres d’ondes (cf. tableau 5.3).











Q11[K1] Q12[K1] Q13[K1] Q14[K1] Q15[K1] Q16[K1] Q17[K1] Q18[K1]









ΔK
K  -1.3E-7 -4.8E-7 -4.0E-7 -4.1E-7 -4.1E-7 -2.1E-7 -2.2E-7 -4.7E-7









Q21[K1] Q22[K1] Q23[K1] Q24[K1] Q25[K1] Q26[K1] Q27[K1] Q28[K1]









ΔKK  -5.5E-7 -3.8E-7 -4E-8 -3.4E-7 -6.3E-7 -2.5E-7 -2.6E-7 -4.1E-7









Q31[K1] Q32[K1] Q33[K1] Q34[K1] Q35[K1] Q36[K1] Q37[K1] Q38[K1]









ΔK
K  -7.5E-7 -5.3E-7 -4.4E-7 -5E-8 -2.7E-7 -1.25E-7 -2.1E-7 -5.5E-7









Q41[K1] Q42[K1] Q43[K1] Q44[K1] Q45[K1] Q46[K1] Q47[K1] Q48[K1]









ΔK
K  -5.5E-7 -3.5E-7 -1.3E-7 -4.1E-7 -5.5E-7 -3.3E-7 -2.2E-7 -4.8E-7









rms  mod
ℛxx    exp
ℛ xx  Δ  ℛxx    mod
ℛ yy    exp
ℛ yy  Δ  ℛyy  νx  νy









Finaux 2.8582 2.8582 3.65E-05 1.8530 1.8530 1.39E-06 4.758925 1.706219










TAB. 5.3: Ajustement du code LOCO après avoir déréglé le gradient K1   du premier quadripôle Q11  de Super-ACO (la symétrie 4 est brisée). Les écarts relatifs finaux pour les gradients (K1  ) de 32 quadripôles (Qij  ) correspondent à la précision machine (8 chiffres significatifs) : le code LOCO retrouve bien le bon modèle de l’anneau.

Objectifs

Le but de l’expérience du 19 juin 2000 était d’acquérir les matrices-réponse expérimentales de Super-ACO pour le point de fonctionnement nominal afin d’en déduire par ajustement les fonctions bétatrons de la machine puis les distributions correspondantes de gradients. Trois matrices ont été acquises, une avec les hexapôles éteints et onduleurs ouverts (section 5.1.5), puis avec les hexapôles allumés (section 5.1.6) et enfin une dernière en fermant les onduleurs (section 5.1.7). Dans chacun des cas, le minimum de couplage a été fait mais la chromaticité n’a pas été mesurée. En utilisant le programme LOCO (Safranek, 1997), on a cherché à établir le modèle théorique le plus proche possible de la machine réelle via l’optique linéaire.

5.1.4 Etapes préliminaires à l’analyse des matrices-réponse

Pour utiliser le programme LOCO, il est nécessaire de faire deux mesures supplémentaires :

  1. une mesure du bruit rms des 16 BPM.
  2. une mesure de la fonction dispersion dans chaque BPM.

5.1.4.1 Bruit moyen des BPM

Deux jeux de données ont été mesurés :

Les figures 5.3 donnent les résultats moyennés pour chaque BPM i  ainsi que les valeurs de bruit rms, σi  , pour les deux cas considérés. De manière générale, les valeurs de bruits sont plus élevées en début qu’en fin d’expérience (Tab. 5.4). Le bruit des BPM a également été mesuré le mercredi 20 septembre et mercredi 4 novembre 2000 ; les valeurs rms de bruit dans les deux plans valent 0±5μm  6, ce qui correspond à la précision des BPM. Ces valeurs de bruit donnent la limite de convergence qu’on peut espérer atteindre avec l’algorithme LOCO.


pict

FIG. 5.3: Valeurs rms du bruit pour chacun des BPM i  de Super-ACO dans les plans vertical et horizontal (précision : 5μm  ). Les écarts entre les bruit pour 1 000 et 100 orbites peuvent s’expliquer par le fait que dans un cas les onduleurs sont fermés et que le courant stocké est différent.






Valeur rms 1 000 orbites 100 orbites



σx(μm )  15  10
σy(μm )  6  4




TAB. 5.4: Valeur moyenne rms du bruit sur les BPM (résolution ± 5 μm  ).

5.1.4.2 Mesure de la fonction dispersion dans les BPM

La fonction dispersion, ηx  , dans les BPM est calculée avec la formule usuelle (Rice in Chao et Tigner, 1998) :

ηx = (-1-− α )-fRF--Δx ≈  − α-fRF--Δx
      γ2      ΔfRF           ΔfRF
(5.7)

avec α , le facteur d’allongement du premier ordre (momentum compaction) et fRF  , la fréquence RF de l’anneau. Pour cela, on réalise deux mesures d’orbite fermée (Δx  ), pour deux fréquences RF distinctes (ΔfRF  ) juste avant l’acquisition de chacune des matrices-réponse (cf. paramètres Tab. 5.5). L’erreur relative sur la valeur des dispersions est donnée par la formule :

δηx      δα   δfRF    δ ΔfRF    δΔx
---- =   ---+ ----- + ------- + -----
ηx       α     fRF     ΔfRF      Δx
     ≈   δΔfRF--+  δΔx--
         ΔfRF      Δx
                            1
     ≈   2.7 × 10− 4 + --------------                       (5.8)
                      Δx [1∕100mm   ]
soit en moyenne δηx = 5mm  .






Paramètre Symbole Valeur Erreur




Momentum compaction α  1.4810 −2   0
Fréquence RF (MHz) fRF  99.879200  0.000001
Variation RF (kHz) ΔfRF  3.7  0.001
Circonférence (m) L0   72.04  0





TAB. 5.5: Paramètres expérimentaux de Super-ACO pour le calcul de la fonction dispersion mesurée.

5.1.5 Matrice-réponse hexapôles éteints et onduleurs ouverts

5.1.5.1 Introduction

On dispose de 16  BPM, 16  correcteurs horizontaux et 16 correcteurs verticaux, donc la matrice-réponse non couplée a 16 × 16 + 16 × 16 = 512  éléments.

Pour générer les matrices-réponse, on allume successivement les correcteurs avec un courant de ± 1A  , soit approximativement θ
2 = ±0.21  mrad pour un correcteur horizontal et θ
2 = ±0.24  mrad pour un correcteur vertical7, et on mesure dans chaque BPM le déplacement de l’orbite fermée.

L’ajustement entre matrices expérimentale et modèle est réalisé en faisant varier les forces quadripolaires soit en familles (4), soit individuellement (32), les gains des correcteurs horizontaux (16) et verticaux (16), les gains des BPM horizontaux (16) et verticaux (16). Pour finir, dans les sections dispersives, le déplacement supplémentaire de l’orbite associé au glissement en énergie est pris en compte (parfois appelé facteur d’Amman [Amman, 1971]),

         (    )
ΔE-- = −   θx-  -ηx-
 E          2   αL0
(5.9)

avec α le facteur d’allongement du premier ordre et L0   la circonférence de la machine.

En effet, la déviation θx2   produite par le correcteur dipolaire engendre — si la fonction dispersion ηx  est non nulle — une modification de la longueur ΔL  de l’orbite de la particule :

       θx
ΔL  =  --ηx,
       2
(5.10)

allongement équivalent à une modification de l’énergie de la particule :

ΔL      ΔE
----= α ----,
 L       E
(5.11)

ce qui ajoute 16 nouveaux paramètres8. Au total, l’ajustement est réalisé sur 84 (ou 112) paramètres.

Cependant, on ne peut pas faire varier de manière indépendante l’ensemble des gains des BPM et des correcteurs sous peine de dégénérescence. En effet, si tous les gains des BPM sont augmentés d’un même facteur alors que ceux des correcteurs sont diminués proportionnellement alors la matrice-réponse reste inchangée : la SVD donne deux valeurs propres nulles. Pour lever cette dégénérescence, il suffit de fixer par exemple le gain d’un correcteur horizontal et d’un correcteur vertical.

5.1.5.2 Conditions expérimentales

Pour l’optique de Super-ACO utilisée, le courant stocké était de I = 4.5   mA dans 24 paquets, en faisceau « plat » (σx,σy) ≈ (230,110 ) μm  , ceci avec les quatre familles d’hexapôles éteintes. Cette possibilité d’éteindre les hexapôles avec un faisceau circulant dans l’anneau est un avantage qui permettra de déterminer les défauts de gradients indépendamment de ceux induits par les hexapôles lorsqu’il existe une orbite résiduelle x0   en leur centre (cf. section 5.1.6).




Famille I(A)


Q1 222.84
Q2 402.50
Q3 379.78
Q4 216.24



TAB. 5.6: Courants mesurés dans les alimentations des quatre familles de quadripôles de Super-ACO — hexapôles éteints, onduleurs ouverts —

Le modèle utilisé est déduit des mesures de courant dans les quadripôles9 : c’est notre modèle de référence de Super-ACO (cf. Tab 5.6). Le point de fonctionnement théorique devient alors (νx, νy) = (4.758, 1.708 )  . Notons que par rapport au point de fonctionnement nominal, le courant dans Q4  ayant changé, les valeurs de la fonction dispersion théorique sont également légèrement modifiées. Les nombres d’ondes mesurés valent : (νx,νy)= (4.740 ±  0.003,1.7095  ) . L’incertitude sur νx  provient de la faible valeur du courant I (à l’oscilloscope au lieu d’un pic unique, on en observe plusieurs).

5.1.5.3 Dispersion mesurée dans les BPM

Les résultats sont résumés par la figure 5.4 et le tableau 5.7.

Régions non dispersives
valeur prédite : − 38  mm ; l’écart modèle/expérience est grand, en moyenne de 130%.
Régions dispersives
valeur prédite : + 1213  mm ; l’écart modèle/expérience est en moyenne de 5%.






BPM1 -64 BPM09 -108
BPM2 1271 BPM10 1319
BPM3 1267 BPM11 1259
BPM4 -84 BPM12 -96
BPM5 -100 BPM13 -64
BPM6 1271 BPM14 1259
BPM7 1295 BPM15 1247
BPM8 -112 BPM16 -64





TAB. 5.7: Dispersion horizontale (mm) mesurée dans les BPM de Super-ACO (précision à ±5 mm) — hexapôles éteints et onduleurs ouverts — Les écarts relatifs sont plus importants dans les régions non dispersives (BPM 1, 4, 5, 8, 9, 12, 13 et 16).


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FIG. 5.4: Ecart absolu des dispersions horizontales théorique et mesurée dans les 16 BPM de Super-ACO — hexapôles éteints, onduleurs ouverts —.


La principale raison de ces écarts est la création d’orbite fermée par les défauts de champs quadripolaires ΔK ∕K  (cf. sous-section 5.1.5.4) suivant la loi (Nadji, 1992).

                     ∘  ----   [                 ] 1
  (Δ ηx)rms              βx      ∑                  2
------------  =   -√------0----     βxi((Kl )iηxi)2                 (5.12)
(ΔK  ∕K )rms      2  2|sinπνx |   i
              ≈   20.4

En utilisant les résultats de la section suivante, la formule 5.12 donne comme écart moyen sur la dispersion Δηx =  23   mm rms alors que la valeur issue des mesures expérimentales est presque trois fois plus grande Δ ηx = 58   mm rms.

5.1.5.4 Résultats obtenus avec LOCO

Ajustement sur quatre familles : Avant l’ajustement, le désaccord entre les orbites mesurées et théoriques est supérieur en valeurs rms à 170 μm  horizontalement (H) et à 66 μm  verticalement (V).

Après un ajustement sur les quatre familles de quadripôle l’accord est de 38 μm  (réduction d’un facteur 5) et 20 μm  (réduction d’un facteur 3) respectivement dans les plans horizontal et vertical avec un   2
χ   de 2 080. En suivant les résultats énoncés précédemment, la valeur escomptée du χ2 devrait être idéalement au mieux 400 ± 30  , sachant qu’il y a (nd = 512  ) points de donnée et (np=82  ) paramètres indépendants ajustés. Le point de fonctionnement devient alors (ν,ν)= (4.741, 1.707 )
xy soit (Δ ν ,Δ ν ) = (− 0.018, − 0.001)
    x    y  , ce qui est en excellent accord avec la mesure expérimentale des nombres d’ondes. Les gradients des familles de quadripôles ont varié de moins de 0.15%  (cf. Tab. 5.8, Fig. 5.5). Il faut remarquer que les écarts relatifs obtenus pour les gradients sont tous négatifs : ceci ne peut pas être dû à un phénomène aléatoire.






Famille Avant Après




Q1 -1.46723 -1.46655
Q2 2.62043 2.61800
Q3 2.47834 2.47498
Q4 -1.42383 -1.42188





TAB. 5.8: Valeurs des gradients quadripolaires (m −1   ) en symétrie 4 avant et après l’ajustement de LOCO. Données utilisées pour ajuster le modèle linéaire de Super-ACO.

  

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FIG. 5.5: Ecart relatif (en %) par rapport aux valeurs nominales des gradients pour chaque famille quadripolaire de Super-ACO : ces valeurs sont relativement faibles.

Les nouvelles fonctions β  sont tracées sur la figure 5.6 ; le battement (Fig. 5.7) de la fonction βx est de 0.5%  autour de 1.7%  (traduit le glissement Δνx =  − 0.018  ) et celui de βy  est de 0.5% autour de 0  (Δνy = 0  ).

Les bruits et gains des BPM ainsi que ceux des correcteurs sont donnés par la figure 5.8. Les valeurs sont raisonnables ; en moyenne, on retrouve la bonne valeur de kick dipolaire vertical 2×θy≈0.48  . Par contre dans le plan horizontal, la valeur attendue 2 × θx ≈ 0.41  , n’est pas atteinte dans les régions dispersives. Cet écart est à corréler avec l’écart en dispersion donné par LOCO (cf. Fig. 5.4).


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FIG. 5.6: Fonctions β  avant (ligne) et après (étoile) l’ajustement en symétrie 4. L’expérience s’ajuste parfaitement sur la théorie, car les variations de gradients sont faibles, de l’ordre du pour mille.

 

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FIG. 5.7: Battement des fonctions β  en conservant la symétrie 4 de Super-ACO.


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FIG. 5.8: Gains et bruits des BPM et correcteurs de Super-ACO en symétrie 4. Pour un ajustement parfait, les bruits des BPM et correcteurs devraient être voisins de l’unité.


Ajustement sur les quadripôles individuels : Lorsque l’ajustement est réalisé sur les 32 gradients des quadripôles, la symétrie 4 de l’anneau est brisée. La convergence semble meilleure : 14 μm  et 11 μm  , horizontalement et verticalement avec comme nombres d’ondes (νx, νy) = (4.739,  1.707)  et un   2
χ   de 460  . Les gradients des quadripôles ont varié de façon plus significative jusqu’à ±1.5%  (Fig. 5.9). Cependant, cette variation ne semble pas aléatoire comme l’on s’y attendrait ; bien au contraire, il semble que la variation sur un quadripôle est rattrapée immédiatement sur le quadripôle suivant. Néanmoins, les variations en moyenne pour chaque famille correspondent à celles trouvées en symétrie 4.


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FIG. 5.9: Ecart relatif (en %) des gradients par rapport aux valeurs nominales pour chacun des 32 quadripôles de Super-ACO. Ces écarts ne sont pas aléatoires : une variation importante du gradient est immédiatement rattrapée sur le quadripôle suivant (e.g. les quadripôles 4 et 5, 8 et 9, 20 et 21, 24 et 25, 27 et 29, 31 et 1).


Ces résultats sont assez surprenants. En effet, briser la symétrie 4 de l’anneau devrait simplement se traduire par une distribution aléatoire des gradients quadripolaires autour des valeurs trouvées précédemment pour chaque famille. En aucun cas, la justification de variation de l’ordre du pourcentage ne semble plausible, ce qui est bien au-delà des valeurs provenant des mesures magnétiques (Barthès et al., 1990, voir Fig. 3.22, p. §). De plus, une aussi faible valeur du   2
χ   suggère, ou bien que la machine est parfaitement connue, ou bien que le nombre de paramètres ajustés est trop important. La dernière hypothèse semble la plus raisonnable : nous essayons d’ajuster 32 valeurs de gradients en utilisant les mesures de 16 BPM à quatre électrodes. Les autres paramètres, les gains des correcteurs et des BPM et les facteurs d’Amman, peuvent être vus comme de poids secondaire dans l’ajustement. Le même type de problème est par exemple rencontré à l’ALS où il y a 104 gradients quadripolaires à ajuster sur 96 BPM (communication personnelle, C. Steier).

Nous voudrions connaître, parmi ces 104 paramètres, combien ont une influence réelle sur l’ajustement. La réponse à cette question est fournie par l’analyse du spectre des valeurs propres résultant de la décomposition en valeurs singulières. Sur la figure 5.10, les valeurs propres (λi  ) sont rangées par ordre décroissant de l’amplitude. On observe une décroissance rapide des amplitudes avec deux seuils : le premier en λ16   , le second en λ78   .


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FIG. 5.10: Spectre des valeurs singulières obtenu par la méthode SVD. Un seuil apparaît nettement pour λ16   . Au-delà, les valeurs singulières sont petites, du même ordre de grandeur ; elles correspondent à des paramètres n’ayant pas un poids significatif dans l’ajustement de la matrice-réponse de Super-ACO.


Ces résultats suggèrent de réaliser l’ajustement en rejetant tous les paramètres conduisant à des valeurs propres inférieures au seuil 1 ou 2. Il s’avère que ne rejeter que les valeurs propres plus petites que le seuil 2 n’améliore pas les résultats précédents. Comme attendu à la lecture du spectre, seul le seuil 1 est significatif10 : la convergence est maintenant de 29 μm  (H) et 13 μm  (V) avec comme nouveaux nombres d’ondes (νx,νy) = (4.741, 1.707 )  et un  2
χ   plus élevé de 1 050. La variation des gradients individuels est aléatoire et avec des amplitudes très voisines de celles obtenues pour les familles de quadripôles (Fig. 5.11).


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FIG. 5.11: Ecart relatif (en %) de chacun des gradients des 32 quadripôles de Super-ACO par rapport aux valeurs nominales. Les variations sont de l’ordre du pour mille.


La convergence est acceptable si l’on considère la valeur moyenne du bruit des BPM, sachant que de toute manière les mesures ne sont faites avec seulement deux chiffres significatifs, i.e. une bien faible résolution inhérente à Super-ACO.

A titre indicatif, la figure 5.12 illustre les variations relatives des gradients par rapport aux valeurs déduites de l’ajustement en familles.


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FIG. 5.12: Ecart relatif (en %) des gradients de chacun des 32 quadripôles de Super-ACO par rapport aux valeurs moyennes obtenues pour les familles. Les variations sont faibles et compatibles en amplitude avec les mesures magnétiques (Barthès et al., 1990).


Les nouvelles fonctions β  sont tracées sur la figure 5.13. et leurs battements sur la figure 5.14. Les battements, Δβ
β--  , sont plus importants horizontalement (± 2%  autour de 2%  ) que verticalement ±  1.5%  . Ils s’expriment en première approximation suivant la formule classique (Rice et Cornell in Chao et Tigner, 1998) :

Δ β (s)       1     ∑
-------=  ----------    (ΔKl  )iβ(si)cos(2πν − 2|Φ (s ) − Φ (si)|)
 β (s)    2 sin(2π ν)  i
(5.13)

(ΔKl)i  est le gradient intégré du i-ème quadripôle, Φ (si)  son avance de phase.

Soit avec une formule statistique (Nadji, 1992) :

                              ∘  --------------
(Δ-βx-∕βx)rms-     -√---1-------  ∑            2
(ΔK ∕K  )rms   =   2  2|sinπ νx|     (βxi(Kl)i)                 (5.14)
                                  i
              ≈   10.3
Soit en prenant les défauts de gradients donnés par LOCO : Δ βx = 2.3 %  , ce qui est en accord avec la figure 5.14.

On remarque que le battement des fonctions d’ondes est maximum pour un déphasage |Φ(s)−Φ (si)| = πν  soit pour un défaut dans un quadripôle situé de manière diamétralement opposée à la position s  du BPM où il est observé.

Enfin, LOCO réalisant un ajustement sur le glissement en énergie induit dans les régions dispersives, on peut en déduire les valeurs des dispersions dans les correcteurs, celles dans les BPM ont déjà été mesurées (cf. Eq. 5.9). L’ensemble des résultats en comparaison avec les dispersions déduites de l’ajustement est illustré par la figure 5.15 : l’accord est correct dans les BPM compte tenu des erreurs de mesure. Cependant, il faut noter des écarts dans les correcteurs entre la dispersion déduite du facteur d’Amman et celle donnée par le modèle ajusté. De plus, la dépendance en énergie de la matrice-réponse est traitée trop simplement dans le code LOCO (communication personnelle, H. Zyngier).

La figure 5.16 donne les nouveaux gains des BPM ainsi que le niveau de bruit de chaque BPM et correcteur et également la valeur ajustée du kick. On remarquera qu’à la convergence, le bruit rms du BPM i  rapporté au bruit total rms de tous les BPM n’est pas voisin de l’unité comme il devrait l’être théoriquement pour une convergence atteignant le niveau de bruit des BPM.

En conclusion, l’algorithme LOCO ajuste correctement les fonctions β  , les nombres d’ondes. Les défauts de gradients trouvés sont relativement faibles, ce qui suggère un assez bon accord entre la théorie et l’expérience.


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FIG. 5.13: Fonctions β  de Super-ACO avant (ligne) et après (étoile) l’ajustement en brisant la symétrie 4. L’expérience s’ajuste parfaitement sur la théorie, car les variations de gradients sont faibles, de l’ordre du pour mille.

 

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FIG. 5.14: Battement des fonctions β  en brisant la symétrie 4 de Super-ACO. Ces variations sont faibles.


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FIG. 5.15: Dispersion horizontale mesurée dans les BPM (carré), ajustée dans les correcteurs (croix) et prédite par LOCO (ligne). L’écart le plus significatif est dans les régions non dispersives de Super-ACO et peut être corrélé avec le facteur d’Amman.



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FIG. 5.16: Gains et bruits de BPM et correcteurs en brisant la symétrie 4 de Super-ACO — hexapôles éteints et onduleurs ouverts — Pour un ajustement parfait, les bruits des BPM et correcteurs devraient être voisins de l’unité.


5.1.6 Matrice-réponse hexapôles allumés et onduleurs ouverts

5.1.6.1 Influence des hexapôles

Dans cette partie de l’expérience, une matrice-réponse de Super-ACO a été acquise en allumant les hexapôles — les onduleurs sont toujours ouverts — Les hexapôles peuvent générer une composante quadripolaire s’il existe une orbite fermée non nulle comme nous allons le voir. Le potentiel vecteur d’un hexapôle droit a pour expression :

       S
As = − --(x3 − 3xy2)
        3
(5.15)

S est la force intégrée de l’hexapôle.

Si l’orbite fermée n’est plus la trajectoire x = y =  0  dans l’hexapôle mais x = x0, y = y0   , alors une composante quadripolaire (et dipolaire) apparaît dans l’expression générale du potentiel vecteur :

            [           |--------------|
As  =  − S-  (x3 − 3xy2)|− 3x0(x2 − y2)|− 3x2x − x3               (5.16)
         3        ----------------------    0]      0
            − 3y2x|− 6y xy −  6y x y − 3y2x
                0 -----0---|    0 0      0 0
La composante quadripolaire induite est donc :
          hex            ˜ hex
Aqsuad = K----(x2 − y2) + K----xy
          2                2
(5.17)

hex
K= 2Sx0   est le champ intégré d’un quadripôle droit et   hex
˜K    = 4Sy0   celui d’un quadripôle tourné (à prendre en compte si l’on considère le couplage).

En partant des valeurs des gradients trouvés précédemment, hexapôles éteints, on peut maintenant déduire des nouvelles valeurs de gradients, la valeur des champs quadripolaires induits par chaque hexapôle. De plus, connaissant S  et   hex
K  , on peut également déterminer une mesure de l’orbite fermée, x0   , dans les hexapôles.

5.1.6.2 Conditions expérimentales

Un courant I = 4.4  mA a été injecté dans 24 paquets avec un faisceau plat (σx, σy) ≈ (230,110) μm  . Comme les courants alimentant les quadripôles ont changé (cf. Tab. 5.9), il sera plus délicat d’isoler exactement la contribution quadripolaire induite par les hexapôles seuls et d’appliquer la procédure précédemment exposée ; le point de fonctionnement déduit des nouvelles valeurs de courant dans les quadripôles est maintenant (νx,νy) = (4.710, 1.767 )  , ce qui est très loin du point de fonctionnement précédent11. Les nombres d’ondes mesurés sont (νx,νy) = (4.708, 1.761 )  12.






Famille I(A) Famille I(A)




Q1 225.37 H1 54.35
Q2 401.80 H2 100.31
Q3 379.78 H3 198.58
Q4 216.24 H4 193.93





TAB. 5.9: Courants mesurés pour les quadripôles et hexapôles — onduleurs ouverts — Valeurs utilisées pour ajuster le modèle de Super-ACO à l’expérience.

A cela, il faut ajouter une question : pour les forces hexapolaires, doit-on prendre les valeurs déduites du courant les alimentant ou bien celles permettant d’obtenir les bonnes valeurs de chromaticités — non mesurées lors de l’expérience — ? En effet, rappelons que la chromaticité est créée :

  1. naturellement par les quadripôles : ξ = − 1-∫ K β ds
      4π  (cf. chap. 1, p. §).
  2. par les coins des dipôles
    Estimation de la chromaticité naturelle pour ces deux effets : nat  nat
(ξx , ξy ) = (− 12.6,− 5.9)
  3. par les hexapôles : Δ ξ = ± 1-ηβ B′′l-
        4π   (Bρ)   (Edwards et Syphers in Tigner et Chao)
  4. par les correcteurs dipolaires dans les sections dispersives, car ils possèdent une composante hexapolaire non négligeable. Il s’agit donc principalement des correcteurs de la famille CQ3. En partant d’une maille parfaite, on peut estimer cette contribution à la chromaticité : (Δ ξx, Δ ξy) = (− 0.84,+0.35 )

A titre de comparaison, les chromaticités non réduites produites sans prendre en compte les défauts ou les correcteurs sont (ξx,ξy) ≈ (1.7,1.2)  13 alors que si l’on ne considère que les courants expérimentaux elles valent (ξ,ξ)≈ (2.68, − 0.85)
xy  14. De nouvelles mesures de chromaticités ont été réalisées le 30 octobre 2000 pour les mêmes courants hexapolaires (mais un jeu de correcteurs différent) : hexapôles éteints, on a mesuré seulement ξy=−4.43  , et avec les hexapôles (ξx, ξy) = (0.54, 0.59 )  . Ces valeurs sont très différentes de celles énoncées précédemment.

Ajoutons encore que la localisation des correcteurs dans les quadripôles implique un faible recouvrement des intégrales de champ ; donc théoriquement le champ magnétique du correcteur induit une modification de celui du quadripôle, de l’hexapôle. De plus, comme il y a une orbite fermée non nulle, la perturbation créée par le dipôle n’est pas parfaitement dipolaire. Toutes ces considérations n’ont pas été prises en compte dans notre simulation de la matrice-réponse et pourraient expliquer les difficultés rencontrées pour réduire les données lorsque les hexapôles sont allumés.

5.1.6.3 Dispersion mesurée dans les BPM

Les résultats sont résumés par la figure 5.17 et le tableau 5.10.

Régions non dispersives
valeur attendue : − 44  mm, l’écart modèle/expérience est grand, en moyenne de 50%. Pour le BPM 9, la dispersion est pathologique, − 99  mm, soit le double de celle des autres BPM15.
Régions dispersives
valeur attendue : + 1218  mm, l’écart modèle/expérience est inférieur à 5%.






BPM1 -48 BPM09 -99
BPM2 1266 BPM10 1286
BPM3 1246 BPM11 1239
BPM4 -64 BPM12 -64
BPM5 -59 BPM13 -60
BPM6 1239 BPM14 1259
BPM7 1259 BPM15 1243
BPM8 -68 BPM16 -52





TAB. 5.10: Dispersion horizontale mesurée (à ± 5  mm) — hexapôles allumés et onduleurs ouverts — Les écarts relatifs sont plus importants dans les régions non dispersives (BPM 1, 4, 5, 8, 9, 12, 13 et 16 de Super-ACO).


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FIG. 5.17: Ecarts relatifs entre la fonction dispersion horizontale théorique et mesurée dans les 16 BPM de Super-ACO — hexapôles allumés —.


La dispersion peut être créée (Nadji, 1992) :

  1. par des défauts d’orbite fermée (xof  ) dans les quadripôles et les hexapôles :
    (Δ ηx)rms
---------
 (xof)rms =   ∘ ------
    βx0(s)
-√-----------
2  2|sinπ νx|[               ]
 ∑             2
     βxi((Kili))
   i1
2 (5.18)
    20.1
  2. par les défauts de gradients (ΔK  ∕K  ) des quadripôles :
    --(Δ-ηx)rms--
(ΔK  ∕K )rms =   ∘  ------
-----βx0(s)--
2√2-|sin πν |
           x[                  ]
  ∑               2
     βxi((Kili)ηxi)
   i12 (5.19)
    10.4

Il est également intéressant de comparer ces valeurs de dispersion avec celles trouvées hexapôles éteints (Fig. 5.18) : les dispersions ont changés de manière significative dans les régions à faible dispersion bien que les valeurs des courants des familles Q3 et Q4, qui règlent la valeur de la dispersion, n’aient pas changé entre les deux réglages optiques. Globalement les écarts relatifs sont plus importants dans les régions à faible dispersion.


pict

FIG. 5.18: Ecarts relatifs des dispersions lorsque les hexapôles sont allumés par rapport au cas où ils sont éteints. Ces écarts relatifs (non tracés) sont plus significatifs dans les régions à faible dispersion de Super-ACO.


5.1.6.4 Résultats obtenus avec LOCO

Ajustement sur quatre familles : En considérant les valeurs expérimentales hexapolaires déduites de courants mesurés, les écarts rms entre matrices modèle et expérimentale valent 160 μm  (H) et 51 μm  (V) avant l’ajustement16.

En symétrie 4, le résidu entre matrices modèle et expérimentale de Super-ACO est de 20 μm  rms (H) et 18 μm  rms (V) avec un χ2   de 1 579. Le point de fonctionnement devient (ν,ν)=  (4.707,  1.761)
xy , ce qui est en accord avec les mesures expérimentales ; les gradients ont changé de manière plus significative que dans le cas précédent (Fig. 5.19). Cette fois, la variation sur les gradients est plus importante pour les familles Q1 et Q2 alors que dans le cas hexapôles éteints il s’agissait plutôt de ceux de Q3 et Q4. On peut maintenant déduire les gradients moyens induits par les hexapôles (Fig. 5.20) : les valeurs sont de l’ordre du pour mille, i.e. extrêmement faibles. Les battements des fonctions β  sont donnés par la figure 5.21.


pict

FIG. 5.19: Variation (en %) des gradients quadripolaires de Super-ACO en symétrie 4.

 

pict

FIG. 5.20: Gradients quadripolaires créés par l’orbite fermée traversant les hexapôles de Super-ACO.


pict

FIG. 5.21: Battement des fonctions β  de Super-ACO en symétrie 4 avec hexapôles expérimentaux.


Ajustement sur les quadripôles individuels : En faisant varier individuellement les gradients, les résidus deviennent : 21 μm  (H) et 16 μm  (V) dans chacun des plans avec un χ2   de 926. Les nombres d’ondes finaux valent : (νx,νy)= (4.707, 1.761 ) .

Les défauts gradients mesurés sont donnés par la figure 5.22, les variations relatives vont jusqu’à 0.25%  . Ces variations sont similaires en termes d’amplitudes à celles trouvées hexapôles éteints. Les battements des fonctions β  induits sont donnés à titre indicatif par la figure 5.25. En utilisant la relation 5.17, il est possible possible d’extraire des défauts quadripolaires la contribution hexapolaire (cf. Fig. 5.23) ainsi que le défaut d’orbite fermée dans les hexapôles (cf. Fig. 5.24). Ces défauts sont relativement faibles. On remarque cependant que la distribution des défauts d’orbite fermée horizontale n’est pas aléatoire : elle suit la 4-périodicité de l’anneau et est corrélée aux mesures de la fonction dispersion dans les BPM et aux fonctions β  (cf. Fig. 5.25).


pict

FIG. 5.22: Ecarts relatifs (en %) des gradients de Super-ACO — hexapôles allumés — Une structure 4-périodique semble exister : les variations de gradients sont plus significatives dans les régions dispersives.



pict

FIG. 5.23: Gradients induits par les hexapôles lorqu’ils ont traversés par une orbite fermée non nulle.



pict

FIG. 5.24: Orbite fermée (of) horizontale dans les hexapôles déduites des gradients induits par les hexapôles. Les valeurs ne sont pas aléatoires mais reflétent la symétrie 4 de Super-ACO (cf. fonctions β  Fig. 5.25). Il y a aussi une corrélation avec la fonction dispersion mesurée dans les correcteurs.


On peut encore remarquer que les valeurs de dispersions déduites de l’ajustement sont en accord avec celles mesurés dans les BPM (Fig. 5.26). L’accord est meilleur lorsque l’on compare les dispersions dans les correcteurs déduites de l’ajustement de ΔEE-  grâce à la formule 5.9, et celles du modèle ajusté. Une des causes du désaccord moyen de 10% peut être l’influence des erreurs dipolaires non modélisées (orbite fermée non nulle dans les quadripôles).


pict pict

FIG. 5.25: Fonctions β  (à gauche) et leurs battements (à droite) en brisant la symétrie 4 de Super-ACO. L’optique est globalement peu perturbée.



pict

FIG. 5.26: Dispersion horizontale mesurée dans les BPM (croix) et ajustée dans les correcteurs (carrés) et prédite par LOCO. L’accord est bon compte tenu des erreurs dipolaires avec une erreur moyenne de 10%.



pict

FIG. 5.27: Gains et bruits de BPM et correcteurs de Super-ACO — hexapôles allumés, onduleurs ouverts — Pour un ajustement parfait, les bruits des BPM et correcteurs devraient être voisins de l’unité.


5.1.7 Matrice-réponse hexapôles allumés et onduleurs fermés

5.1.7.1 Conditions expérimentales

La matrice-réponse avec les onduleurs fermés a été acquise pour un courant I = 26   mA dans 24 paquets — dimensions faisceau (σx, σy) = (226,130) μm  —. Les courants quadripolaires et hexapolaires mesurés sont donnés par le tableau 5.11 ; les gradients des familles Q3 et Q4 ont été modifiés pour compenser globalement la focalisation induite par les insertions.






Famille I(A) Famille I(A)




Q1 218.50 H1 54.35
Q2 399.31 H2 100.31
Q3 377.88 H3 198.58
Q4 212.16 H4 193.93





TAB. 5.11: Courants mesurés dans les familles de quadripôles — hexapôles et onduleurs fermés — Les courant des familles Q1 et Q2 ont changé de manière significative. Valeurs utilisées pour calibrer le modèle de Super-ACO.

 

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FIG. 5.28: Synoptique de Super-ACO avec les onduleurs SU2, SU3, SU6, SU7 et SU8.

Dans la version 8.15 de MAD, les onduleurs ne sont pas modélisables. L’ensemble des résultats obtenus avec LOCO ne sera à prendre en compte que de manière qualitative. Cependant l’ajustement ayant lieu principalement sur les fonctions optiques, les nombres d’ondes trouvés seront très proches des valeurs expérimentales. Par contre, les variations sur les gradients n’ont pas de signification physique, car ils ne tiennent pas compte de la focalisation des onduleurs.

Si l’on considère une maille de Super-ACO avec les gradients quadripolaires et champs hexapolaires mesurés via les courants mais sans onduleur, le point de fonctionnement vaut (νx,νy)= (4.754,1.575)  , qu’il faut ensuite modifier pour ajouter l’influence de la focalisation des onduleurs.

Les glissements des nombres d’ondes induits par l’ensemble des onduleurs (cf. Fig. 5.28) SU2, SU3, SU6, SU7 et SU8 sont (Δν  , Δ ν ) = (− 0.0026, +0.1542 )
    x    y  . Ces valeurs calculées en utilisant les valeurs expérimentales de courant (cf. Tab. 5.11) sont très proches des mesures réalisées au début des années 1990 — Brunelle, 1992 — (cf. Tab. 5.12), le point de fonctionnement devient après l’ajustement (νx,νy) = (4.751, 1.729)  auquel il faudrait encore ajouter l’influence de l’orbite fermée non nulle dans les hexapôles.








SU2 SU3 SU6 SU7 SU8






Δνx  0.0053 -0.007 0.0007 0.00 -0.0016
Δνy  0.0477 0.046 0.0030 0.03 0.0275







TAB. 5.12: Glissement des nombres d’ondes expérimentaux induit par chacun des onduleurs. Les onduleurs SU2, SU3, SU7 et SU8 vont le plus perturber l’optique de Super-ACO.

Dans le code BETA [93], les onduleurs sont modélisés idéalement17, i.e. sans focalisation horizontale (kx =  0  et ∫ Bz ds = 0  ). Le point de fonctionnement déduit des valeurs expérimentales de courant est alors (νx,νy) = (4.754, 1.744 )  .

5.1.7.2 Dispersion mesurée dans les BPM

Les dispersions mesurées dans les BPM sont exprimées dans le tableau 5.13. Ne disposant pas de modèle satisfaisant de l’anneau avec les onduleurs, on ne donnera pas de comparaison avec un hypothétique modèle mais avec les valeurs mesurées de la fonction dispersion dans les deux cas précédents (Fig. 5.29 et Fig. 5.30). La comparaison n’est donnée qu’à titre qualitatif puisque les familles Q3 et Q4, réglant les dispersions, sont différentes. La grande différence concerne la dispersion est maintenant positive dans les régions à faible dispersion (BPM 1, 4, 16) : en moyenne, les écarts relatifs sont de près de 150 % pour ces trois BPM. Par contre dans les régions dispersives, les écarts relatifs restent faibles : inférieurs à 5%  en moyenne.






BPM1 52 BPM09 -92
BPM2 1199 BPM10 1331
BPM3 1215 BPM11 1279
BPM4 24 BPM12 -76
BPM5 -44 BPM13 -12
BPM6 1235 BPM14 1235
BPM7 1287 BPM15 1179
BPM8 -72 BPM16 20





TAB. 5.13: Dispersion horizontale mesurée (à ±  5  mm) dans les BPM de Super-ACO — hexapôles allumés, onduleurs fermés — La fonction dispersion dans les régions non dispersives a beaucoup changé. Dans les BPM 1, 4 et 16, la fonction dispersion est maintenant positive.


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FIG. 5.29: Ecart entre les dispersions horizontales mesurées dans les BPM de Super-ACO, hexapôles éteints et onduleurs ouverts par rapport au cas hexapôles allumés et onduleurs fermés.


Régions non dispersives
l’écart modèle-mesure est en moyenne de 45%.
Régions dispersives
l’écart modèle-mesure est en moyenne de 5%.


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FIG. 5.30: Ecart entre les dispersions horizontales mesurées dans les BPM de Super-ACO, hexapôles allumés et onduleurs ouverts par rapport au cas hexapôles allumés et onduleurs fermés.


5.1.7.3 Résultats obtenus avec LOCO

Tous les résultats suivants doivent être considérés qualitativement. L’algorithme LOCO converge bien dans les deux plans avec des écarts 22 μm  (H) et 16 μm  (V) et un point de fonctionnement de (νx,νy) = (4.727,1.707)  . L’allure des fonctions β  (Fig. 5.32) est déformée en particulier au voisinage des onduleurs. Qualitativement, elle est en accord avec celle prédite par le code BETA. Retenons simplement, que LOCO donne une bonne estimation de l’allure des fonctions optiques et des nombres d’ondes. La perturbation de l’optique linéaire par les onduleurs SU2, SU3, SU7 et SU8 est nettement observée.

A titre indicatif, les variations sur les gradients sont données par la figure 5.31 : les écarts sont de plusieurs pour cent. Comme les onduleurs ne sont pas inclus dans la description de la maille utilisée par le code LOCO, ces valeurs ne doivent pas être considérées comme réalistes. Par contre, il est intéressant de comprendre comment le programme LOCO a ajusté l’optique linéaire de l’anneau de stockage.


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FIG. 5.31: Valeurs des gradients pour chaque quadripôle, hexapôles allumés et onduleurs fermés. Ces valeurs sont élevées jusqu’à 6% mais on remarque que le code LOCO a compensé localement les glissements des nombres d’ondes induits par les onduleurs.


Nous avons vu que les onduleurs induisent des glissements importants des nombres d’ondes en particulier dans le plan vertical (cf. Tab. 5.12) ; les onduleurs SU2, SU3, SU7 et SU8 perturbent fortement l’optique de Super-ACO. Le code LOCO compense localement la perturbation de chaque onduleur en modifiant les gradients des quadripôles adjacents dont la focalisation est verticale. C’est pourquoi, des variations relatives de plusieurs pour cent sont observées. En pratique, l’influence des onduleurs est compensée globalement sauf pour SU8 (Brunelle et al., 1999).


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FIG. 5.32: Fonctions β  calculées pour une machine théorique avec le logiciel BETA (ligne) et déduites l’ajustement avec les hexapôles et les onduleurs fermés (étoile). On observe un bon accord qualitatif avec le modèle (cf. Brunelle, 1992).


Conclusion

Ce travail a permis d’obtenir une estimation des erreurs quadripolaires mesurées pour deux configurations machine à savoir hexapôles éteints et allumés. Deux approches ont été tentées.

  1. La première, la plus naturelle, consistait à réaliser l’ajustement des matrices-réponse sur les quatre familles quadripolaires puisque tous les quadripôles d’une même famille sont branchés sur une même alimentation. Dans ce cas, la convergence du programme LOCO est excellente.

    Les légers désaccords de la fonction dispersion dans les correcteurs proviennent en majeure partie des défauts dipolaires qui n’ont pas été pris en compte dans cette étude.

  2. Dans la seconde approche, on recherchait la distribution des gradients individuels pour estimer quel est l’impact de la destruction de la symétrie 4 de l’anneau sur la dynamique globale du faisceau.

    Il s’est avéré que la convergence de l’algorithme est correcte seulement si l’on ne conserve que les 16 valeurs singulières principales. Il semble exister une faible corrélation entre les 32 quadripôles individuels rendant leurs variations non indépendantes. De plus, pour Super-ACO, les 32 gradients sont ajustés en utilisant 32 correcteurs et 32 lectures BPM. Pour une machine comme l’Advanced Light Source, l’ajustement est typiquement fait sur 49 gradients et utilisant 96 BPM et 164 correcteurs. Le nombre de stations de mesures de Super-ACO est trop faible pour espérer obtenir une détermination des gradients individuels. A cela, il faut ajouter la faible résolution des BPM.

    Les déviations trouvées pour les gradients sont faibles, de l’ordre du pour mille. Ce résultat est en accord avec les mesures magnétiques. Ce qui suggère que l’optique linéaire de Super-ACO est bien modélisée. La compensation individuelle des défauts quadripolaires n’a pas pu être vérifiée expérimentalement, car les quadripôles sont alimentés par famille.

Pour ce qui est de l’influence des erreurs sur ces résultats énoncés, il convient de distinguer les erreurs aléatoires des erreurs systématiques :

Nous pouvons également noter que nous avons obtenu les premières mesures expérimentales qualitatives des fonctions optiques lorsque les onduleurs sont fermés. Pour prendre réellement en compte l’effet des insertions, un travail possible consisterait à interfacer le code LOCO avec le code BETA utilisé à Super-ACO.

Enfin, remarquons que le programme LOCO permet également de déduire le couplage de la machine en analysant les matrices-réponse couplées. Cependant des perturbations dipolaires de ±1  A, utilisées ici pour enregistrer les matrices-réponse, sont trop faibles pour observer des termes croisés de la matrice-réponse non nuls compte tenu de la faible résolution des BPM.

L’impact de ces résultats sur la compréhension de la dynamique de Super-ACO est faible. Les défauts quadripolaires déduits sont de l’ordre de grandeur de ceux déduits des mesures magnétiques. Or, nous avons vu que l’influence de ces derniers est très faible sur la dynamique du faisceau (cf. chap. 3, section 3.2). Nous avons donc orienté notre recherche dans une autre direction : la mesure expérimentale des glissements des nombres d’ondes avec l’amplitude horizontale en utilisant des mesures tour par tour. Il est important de noter que l’anneau Super-ACO ne dispose pas de BPM tour par tour ; il est équipé uniquement d’un perturbateur horizontal.

5.2 Glissements expérimentaux des nombres d’ondes

Résumé

Le but de cette expérience est de mesurer le glissement des nombres d’ondes avec l’amplitude horizontale afin de caractériser les nonlinéarités de la machine réelle. Une électrode située dans la première section droite de l’anneau est utilisée pour réaliser des mesures tour par tour. Dans un premier temps, on effectue un étalonnage de l’électrode au moyen de déplacements horizontaux (bumps statiques). Puis avec l’aide d’un perturbateur (P4 ou P6), on déplace le faisceau sur un tour et on le laisse osciller bétatroniquement. Le signal collecté sur l’électrode est ensuite analysé en utilisant l’algorithme d’Analyse en Fréquence (Laskar, 1990) dont la convergence rapide permet la détermination de fréquences sur quelques centaines de tours. Ces mesures sont faites pour la machine nominale, onduleurs ouverts, ainsi que pour une optique fortement détériorée (les familles hexapolaires H1 et H2 éteintes) où le phénomène de décohérence est dominant. Les premières courbes expérimentales de la variation des nombres d’ondes avec l’amplitude sont présentées. Le principal résultat est la mise en évidence d’une composante non modélisée de type octupolaire.

5.2.1 Etalonnage de l’électrode à 45 degrés

5.2.2 Utilisation de l’électrode à 45 degrés : point de fonctionnement nominal

Pour chaque kick du perturbateur (aimant dipolaire rapide), on maintient la phase constante par rapport à la synchronisation de référence à des fins de reproductibilité. Les signaux de l’électrode et du perturbateur sont enregistrés tour par tour.

5.2.2.1 Kick avec le perturbateur P4






Mode Monopaquet H1 (A) 54.35
νx  4.7274  H2 (A) 100.31
νy  1.7005  H3 (A) 198.58
ξx  1.2  H4 (A) 216.24
ξ
y  1.4  Q1 (A) 221.50
QT4  (A) − 0.11  Q2 (A) 400.08
Δν  (kHz) 20  Q3 (A) 379.78
Phase 951  Q4 (A) 216.24





TAB. 5.15: Conditions expérimentales : point de fonctionnement nominal avec le perturbateur P4. Les valeurs de courant des quatre familles de quadripôles (Qi  ) et d’hexapôles (Hi  ) sont utilisées pour ajuster l’optique de Super-ACO.

 

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FIG. 5.36: Signal sur le perturbateur P4 entre les tours 125 et 140 pour plusieurs tensions. L’échantillonneur s’est déclenché un tour plus tôt pour les deux premières amplitudes. Un kick a en réalité lieu sur 4 tours de la machine Super-ACO.

Signal du perturbateur P4

Signal sur l’électrode

5.2.2.2 Kick avec le perturbateur P6

Signal sur perturbateur P6

Signal sur l’électrode


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FIG. 5.45: Comparaison de la variation du nombre d’ondes horizontal expérimental en fonction de l’amplitude : perturbateurs P6 (carrés) et P4 (cercles) de Super-ACO.


  

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FIG. 5.46: Comparaison de la variation du nombre d’ondes horizontal expérimental en fonction de l’amplitude : perturbateurs P4 (cercles) et P6 (carrés) de Super-ACO avec nouvelle correction.

5.2.2.3 Utilisation de l’électrode à 45 degrés : familles H1 et H2 éteintes

Signal sur perturbateur P4

Signal sur l’électrode


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FIG. 5.49: Influence des familles d’hexapôles H1 et H2 sur les dimensions de l’ouverture dynamique de Super-ACO — hexapôles allumés : trait continu, éteints : trait pointillé —. Les dimensions réduites d’un facteur deux sont proches de celles mesurées en expérience dans le plan horizontal.


  

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FIG. 5.50: Variation du nombre d’ondes horizontal νx  avec l’amplitude horizontale. Modèles de Super-ACO avec les chromaticités expérimentales (triangles), les courants hexapolaires mesurés (cercles). Seule l’introduction de composante octupolaire précédemment proposée (croix) permet de retrouver la bonne loi de variation (carrés).

5.2.3 Vers un nouveau modèle de Super-ACO

5.2.3.1 Observations

Ces résultats constituent pour Super-ACO les premières mesures tour par tour ainsi que les premières mesures de la variation des nombres d’ondes avec l’amplitude horizontale.

La modélisation actuelle de Super-ACO ne permet pas d’expliquer :

5.2.3.2 Champs de fuite des quadripôles

Le problème majeur que nous souhaitons résoudre est de comprendre quelle est l’origine de la composante octupolaire observée. La valeur proposée est trop importante pour pouvoir être expliquée par la composante aléatoire des octupôles de défauts des hexapôles. Nous allons montrer que les champs de fuite des quadripôles permettent d’expliquer les observations expérimentales.

Théorie des perturbations et glissements des nombres d’ondes : L’expression des champs de fuite a déjà été étudiée par de nombreux auteurs. Sa formulation générale peut être déduite de l’expression générale du champ magnétique en partant des équations de Maxwell — voir par exemple, l’article complet de Papaphilippou, Wei et Talman (2001) —.


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FIG. 5.51: Schéma du profil magnétique longitudinal d’un aimant de longueur L  . En approximation hard-edge, le champ magnétique est constant dans l’élément et nul à l’extérieur. En réalité, le champ magnétique décroît jusqu’à une valeur nulle de part et d’autre sur une longueur Δ   : on parle de champ de fuite.

Pour calculer le glissement des nombres d’ondes induits par les champs de fuite du quadripôles, nous utilisons une théorie de perturbation. Nous admettons la forme de la perturbation H˜  qui a été établie rigoureusement par Zimmermann23 (2000) pour un quadripôle dont les champs de fuite s’étendent de part et d’autre de l’aimant sur une longueur Δ   :

H˜ = H˜1  + ˜H2
(5.31)

avec en coordonnées rectangulaires, en ne gardant que les termes significatifs :

{ ˜      -1            4     2  2   4
  H1   ≈ 12(KQlQ )KQ  [x  + 6x y  + y ]
  ˜H2   ≈ 152Δ2K2Q (KQlQ )[x4 − y4]
(5.32)

KQ est le gradient du quadripôle et lQ  sa longueur effective.

En utilisant les variables angles-actions,      √ ------
x =    2Ixβxcos ϕx  et     ∘ ------
y =   2Iyβy cosϕy  , le Hamiltonien moyenné devient en sommant sur tous les quadripôles de la machine (Zimmermann, 2000) :

<  ˜
H1 > 1-
8 Q(KQlQ)KQ[βx,Q2I x2 + 4β x,Qβy,QIxIy + βy,Q2I y2]
+ 5
--
8 QΔ2K Q2(K QlQ)[βx,Q2I x2 β y,Q2I y2] (5.33)
Les glissements nombres d’ondes s’obtiennent par définition en dérivant < H˜1 >  par rapport aux actions Ix  et Iy   :
        1  ∂ < H˜1 >
Δ νu =  ------------,     u = x,u
        2π    ∂Iu
(5.34)

soit :

        1 ∑               2                      5 ∑     2  2        2
Δ νx ≈ ---    (KQlQ )KQ [βx,QIx + 2 βx,Q βy,QIy] + ---    Δ  KQ (KQlQ )βx,QIx
       8 π Q                                    8π  Q
(5.35)

et :

        1  ∑                                     5 ∑
Δ νy ≈ ---    (KQlQ )KQ [β2y,QIy + 2 βx,Qβy,QIx] − ---    Δ2K2Q (KQlQ )β2y,QIy
       8 π  Q                                   8π  Q
(5.36)

Application à Super-ACO : Pour Super-ACO, en prenant pour les applications numériques Δ=0.25   m, lQ = 0.4532   m et les valeurs expérimentales des gradients des quadripôles (cf. Tab. 5.42), les glissements des nombres d’ondes sont :

              2                          2
Δ ν  = 322 --x---    et    Δ ν  = 152  -x----
   x       βelect.             y        βelect.
(5.37)

βelect.  est l’expression de la fonction βx  au niveau de l’électrode à 45 degrés. La contribution des pseudo-octupôles des champs de fuite des quadripôles est tracée sur la figure 5.52. La théorie et l’expérience sont en accord : les glissements des nombres d’ondes sont pratiquement ceux mesurés. Il est également possible d’ajuster la composante pseudo-octupolaire pour obtenir un accord parfait avec les mesures (cf. Fig. 5.52) :

                x2                            x2
Δ νaxjus = 311 ------    et    Δ νayjus = 180 ------
              βelect.                        βelect.
(5.38)

Les écarts entre les valeurs de ces glissements de nombres d’ondes théoriques et mesurés sont de 3.5% pour νx  et 18%  pour νy  . Ces résultats sont compatibles avec l’incertitude sur les valeurs expérimentales des fonctions β  (perturbation de l’optique linéaire et couplage non modélisés).


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FIG. 5.52: Variation des nombres d’ondes νx(x)  et νy(x)  en fonction de l’amplitude horizontale x  . Sans pseudo-octupôle, le désaccord (cercles) avec la mesure (carrés) est important (sens de variation opposé pour νx  ). L’introduction du pseudo-octupôle (croix) induit par les champs de fuite des quadripôles de Super-ACO permet de trouver des glissements des nombres très proches de la mesure dans les deux plans. Glissements des nombres d’ondes induits : (             x2
Δ νx = 322 βelect.   et              x2
Δ νy = 152 βelect.   ).



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FIG. 5.53: Comparaison de la variation des nombres d’ondes νx(x)  et νy(x)  en fonction de l’amplitude horizontale. Après ajustement des pseudo-octupôles de Super-ACO (croix) sur la mesure (carrés), les accords sont excellents contrairement au modèle sans pseudo-octupôle (cercles). Glissements des nombres d’ondes induits : (Δ νajus=  311 -x2--
   x          βelect.   et         2
Δνajusy=180  βxelect.   ).


Modélisation en algèbre de Lie : Il est possible de modéliser ces champs de fuite en utilisant l’algèbre de Lie. En 1998, Forest et Milutinović ont établi l’expression de l’application de transfert ℱ du champ de fuite, pour un quadripôle de gradient b
 2   (voir aussi Forest, 1998) :

 f      i               i
x  = ℱ x  = exp (sLf±)x
(5.39)

avec f±= ±  --b2--(y3py − x3px + 3x2ypy −  3y2xpx)
     12(1+δ)  .

(|xf  =  xi ± -sb2--((xi)3 + 3(yi)2xi)   (| pf   = pi ± -sb2-(2xiyipi−  (xi)2pi − (yi)2pi)
{          12(1+δ)                   {  x      x   4(1+ δ)       y        x         x
ℱ:yf  =  yi ∓ 12s(b12+δ)((yi)3 + 3(xi)2yi)     pfy   = piy ∓ 4s(1b+2δ)(2xiyipix − (yi)2piy − (xi)2piy)
|(f                                   |(  f      i  sf±
δ  =  δ                               l    = l − 1+δ
(5.40)

avec (x,px)  , (y,py)  et (l,δ )  les couples de variables canoniques.

5.2.3.3 Conséquences sur la dynamique globale

Pour illustrer l’influence de la contribution des pseudo-octupôles24 sur la dynamique globale de Super-ACO, différentes cartes en fréquences de l’anneau ont été calculées, accompagnées de la demi-ouverture dynamique correspondante.

1. Machine sans octupôle :
Fig. 5.54 et Fig. B.6
Le point de fonctionnement (νx = 4.7274, νy = 1.7005 )  est le coin supérieur droit de la carte. Le bord extérieur supérieur (resp. inférieur) correspond à la variation du nombre d’ondes vertical avec y  (resp. nombre d’ondes horizontal avec x  ). La carte en fréquence est repliée sur elle-même. L’ouverture dynamique est réduite car les chromaticités sont élevées dans les deux plans. La résonance 3νy = 5  est traversée à grande amplitude, x ≈  − 24   mm.
2. Machine avec octupôles :
Fig. 5.55 et Fig. B.7
La carte en fréquence est complètement différente lorsqu’une composante octupolaire LO=  0.55 × K  est introduite dans le modèle. Le sens de variation de νx  est inversé, d’autres résonances apparaissent mais globalement leur coefficient d’excitation est assez faible. Les dimensions de l’ouverture dynamique sont comparables au cas sans octupôle.


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FIG. 5.54: Sans composante octupolaire, la carte en fréquence (haut) du point de fonctionnement nominal de Super-ACO est repliée sur elle-même. La demi-ouverture dynamique (bas) associée est importante. La dynamique globale est peu marquée par les résonances, la diffusion est faible.

 

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FIG. 5.55: Lorsque la composante octupolaire de Super-ACO est modélisée, la dynamique est complètement modifiée : la carte en fréquence (haut) a une grande extension spatiale et présente une diffusion faible. La résonance 3νy =  5  , qui expérimentale détériore la dynamique du faisceau n’est pas excitée. L’ouverture dynamique (bas) associée reste grande.

3. Machine avec octupôle, hexapôles H1 et H2 éteints :
Fig. 5.56 et Fig. B.8
En éteignant les deux familles hexapolaires H1 et H2, le glissement des nombres d’ondes est important avec l’amplitude, ce qui traduit une ouverture dynamique diminuée dans les deux plans (réduction d’un facteur deux dans le plan horizontal). Les résonances sont plus fortement excitées et la stabilité globale du faisceau est détériorée.
4. Machine détériorée :
Fig. 5.57 et Fig. B.9
Pour ce dernier cas, Super-ACO a été modélisé, toujours pour le point de fonctionnement de routine, mais en augmentant la contribution octupolaire : LO  =  0.8 × K  . Dans ce cas, la dynamique est très fortement détériorée par l’excitation des différentes résonances.

En particulier la résonance hexapolaire 3ν  = 5
  y  limite l’ouverture dynamique verticale alors que la résonance 4νx =  19  réduit son extension horizontale (voir aussi la figure 5.58).

La carte en fréquence ainsi obtenue pourrait fortement refléter la dynamique réelle du faisceau (en incluant par exemple les défauts de champs magnétiques). De plus, si la résonance couplée νx − 4νy = 2  limitait expérimentalement la dynamique du faisceau, alors l’ouverture dynamique serait réduite à − 14   mm horizontalement et 18   mm verticalement.


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FIG. 5.56: Lorsque les familles hexapolaires H1 et H2 sont éteintes, la dynamique de Super-ACO modélisé avec la composante octupolaire est altérée : la carte en fréquence modifiée (haut), de nombreuses résonance sont excitées en particulier la résonance 3νy=5  , l’ouverture dynamique verticale (bas) est réduite de près d’un facteur deux (influence de 3νy = 5  ). L’ouverture dynamique horizontale est trois fois plus petite. Sur les deux figures, la diffusion est plus importante au voisinage des résonances.

 

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FIG. 5.57: Pour simuler quelle pourrait être la dynamique réelle de la Super-ACO, la composante octupolaire a été volontairement augmentée pour le point de fonctionnement nominal. Il est frappant de voir combien la dynamique est altérée : carte en fréquence réduite (haut) avec une grande diffusion. L’ouverture dynamique (bas) est constellée de résonance. Une analyse plus détaillée suggère comme nouvelles dimensions : [− 15, 0] × [0, 6]   mm, ce qui serait proche de l’expérience.

Rappelons enfin que tous ces résultats ont été obtenus en utilisant pour la première fois une électrode à 45 degrés : de nombreux phénomènes parasites (bruit, méconnaissance de l’étalonnage, réponse de l’électronique) sont venus perturber les mesures. Dans la section suivante (5.3), nous présentons une confirmation de ces résultats : dans ce cas les mesures sont effectués en utilisant une électrode d’un des BPM de l’anneau. Il sera extrêmement intéressant de pouvoir refaire des expériences similaires dès que nous disposerons des deux premiers BPM tour par tour qui devraient être installés début 2001 dans l’anneau Super-ACO.


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FIG. 5.58: Identification des principales résonances de la carte en fréquence 5.57 de Super-ACO. La résonance hexapolaire 3 ν =  5
   y  limite la dynamique dans le plan vertical alors que la résonance 4νx = 19  réduit son extension horizontale.


5.3 Espace des Phases et glissement des nombres d’ondes

Résumé

Lors de cette expérience, des données tour par tour ont été acquises pour déduire la variation des nombres d’ondes νx  et νy  avec l’amplitude horizontale en utilisant l’Analyse en Fréquence (Laskar, 1990). D’autre part, deux moniteurs de position sont utilisés pour réaliser les premières mesures d’espaces des phases pour différentes configurations machine : point de fonctionnement de routine avec et sans minimum de couplage, point de fonctionnement en éteignant les deux familles d’hexapôles H1 et H2. Les résultats de l’expérience du 22 mai 2000 se trouvent confirmés, à savoir l’existence d’une forte composante pseudo-octupolaire associée aux champs de fuite quadripolaires non négligeables pour l’optique de Super-ACO.

5.3.1 Etalonnage des BPM

5.3.1.1 Conditions expérimentales
5.3.1.2 Notes sur le BPM4
5.3.1.3 Notes sur le BPM12

5.3.2 Point de routine avec minimum de couplage

5.3.2.1 Conditions expérimentales
5.3.2.2 Espace des phases


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FIG. 5.69: Espace des phases normalisé pour de faibles amplitudes de kicks : l’épaississement des ellipses provient de la décohérence du faisceau. L’amplitude est donnée dans le coin supérieur gauche des figures.



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FIG. 5.70: Espace des phases normalisé      ′
(x1,x1)  pour de grandes amplitudes : les ellipses sont déformées par les nonlinéarités. L’amplitude est donnée dans le coin supérieur gauche des figures.


5.3.2.3 Courbe en fréquence

avec βbpm , la fonction βx  au niveau du moniteur de position.


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FIG. 5.71: Courbe en fréquence νx  en fonction de l’amplitude horizontale. Comparaison entre la mesure (carrés) et différentes modélisations de Super-ACO : sans composante octupolaire (cercles) et avec pseudo-octupôles (croix). L’écart subsistant peut être expliqué par l’incertitude sur les fonctions β  .


5.3.3 Point de routine avec couplage fort

5.3.3.1 Conditions expérimentales


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FIG. 5.73: Espace des phases normalisé      ′
(x1,x1)  de Super-ACO pour le point de routine : aux grandes amplitudes les trajectoires sont fortement déformées par les nonlinéarités. Les ellipses de phases sont moins nettes que précédemment : c’est la conséquence de l’augmentation de la décohérence. L’amplitude est donnée dans le coin supérieur gauche de chaque figure.


5.3.3.2 Espace des phases

5.3.3.3 Courbes en fréquence

5.3.4 Familles H1 et H2 éteintes avec minimum de couplage

5.3.4.1 Conditions expérimentales






νx  4.7298 νy  1.6986
ξx  2.4 ξy  2.0
H1 (A) 0 H2 (A) 0
QT4 (A) 0.42 QT6 (A) -0.33
Phase 945





TAB. 5.22: Caractéristiques machine : point de fonctionnement de routine avec minimum de couplage, hexapôles H1 et H2 éteints. Valeurs utilisées pour ajuster le modèle de Super-ACO.

 

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FIG. 5.75: Signal (u.a.) collecté en fonction du nombres de tours pour un kick de 6.53 kV : la décohérence a lieu sur 150 tours. Au-delà, le signal est noyé dans le bruit.

5.3.4.2 Espace des phases


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FIG. 5.76: Espace des phases normalisé      ′
(x1, x1)  de Super-ACO lorsque les familles hexapolaires H1 et H2 sont éteintes en réalisant le minimum de couplage : la décohérence est d’autant plus rapide que la tension du perturbateur est élevé (trajectoires de plus en plus spiralées dans l’espace des phases). L’amplitude initiale du signal est donné dans le coin supérieur gauche de chaque figure.


5.3.4.3 Courbe en fréquence


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FIG. 5.77: Courbe en fréquence νx  en fonction de l’amplitude horizontale : familles hexapolaires H1 et H2 éteintes avec minimum de couplage. Comparaison entre la mesure (carrés) et différentes modélisations de Super-ACO : sans composante octupolaire (cercles) et avec pseudo-octupôles (croix). Le modèle avec les pseudo-octupôles donne un accord remarquable avec la mesure.


5.3.5 Familles H1 et H2 éteintes sans minimum de couplage

5.3.5.1 Conditions expérimentales






ν
x  4.7284 ν
 y  1.6982
σx(μm)  184 σy (μm  )  252
H1 (A) 0 H2 (A) 0
QT4 (A) 3.50 Phase 945





TAB. 5.23: Caractéristiques machine : point de fonctionnement de routine, hexapôles H1 et H2 éteints. Valeurs utilisées pour ajuster le modèle de Super-ACO.

 

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FIG. 5.78: Signal collecté pour un kick de 5.92 kV : la décohérence est très rapide (200 tours).

5.3.5.2 Espace des phases


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FIG. 5.79: Espace des phases normalisé      ′
(x1,x1)  de Super-ACO lorsque les familles H1 et H2 sont éteintes. La présence de couplage diminue les dimensions de l’ouverture dynamique et accélère le phénomène de décohérence. L’amplitude initiale du signal est donnée dans le coin supérieur gauche de chaque figure.


5.3.5.3 Courbes en fréquence

5.3.6 Brève conclusion

Cette expérience a permis de mesurer pour la première fois, à Super-ACO, des espaces des phases. Les données tour par tour ont été collectées sur une électrode de deux moniteurs de positions de l’anneau. L’étalonnage et la comparaison des réponses des BPM 4 et 12 a montré qu’ils n’étaient pas équivalents avec des écarts jusqu’à 2 mm à grande amplitude.

Le second volet de cette expérience a été l’analyse des données tour par tour pour déterminer les glissements expérimentaux des nombres d’ondes transverses avec l’amplitude horizontale. Les résultats confirment ceux obtenus lors de la première expérience de ce type (22 mai 2000) : les champs de fuite des quadripôles produisent un terme pseudo-octupolaire fort qui perturbe fortement la dynamique de l’anneau. En moyenne, les glissements des nombres d’ondes induits sont :

|--------------2--|         |--------------2-|
|Δ ν  = 350 --x-- |   et    |Δ ν  = 150 -x---|
|   x       βbpm  |         |   y       βbpm |
------------------          ------------------

Il faut noter que compte tenu des conditions expérimentales, des défauts non modélisés dans nos simulations (erreurs dipolaires, défauts quadripolaires, couplage), ces résultats doivent être accompagnés d’une barre d’erreur de l’ordre de dix pour cent.

5.4 Bilan et conclusion sur l’optique de Super-ACO

Les résultats expérimentaux présentés au cours de chapitre apportent un éclairage nouveau sur la modélisation de Super-ACO. Pour améliorer la compréhension des performances actuelles de l’anneau, nous souhaitions initier les premières mesures tour par tour des glissements des nombres d’ondes avec l’amplitude sur l’anneau d’Orsay. Si à l’ALS il a été possible d’obtenir la première carte en fréquence expérimentale d’un accélérateur, nous savions que la tâche serait plus ardue à Super-ACO : l’anneau de stockage n’était pas équipé de BPM tour par tour et le faisceau ne pouvait être déplacé que selon la direction horizontale. A la place des BPM tour par tour, nous ne disposions que d’une électrode utilisée initialement pour le diagnostic et mélangeant les signaux transverses. Cependant, ces expériences, innovantes à Orsay, ont suscité un grand intérêt de la part de l’ensemble du groupe faisceau (conducteurs de faisceau, électroniciens, ingénieurs, physiciens et techniciens). Une fois leur faisabilité technique attestée, ces expériences ont presque toutes donné des résultats exploitables (à la grande surprise de l’auteur). Utilisant l’Analyse en Fréquence, le principal résultat est la mise en évidence expérimentale de l’influence des pseudo-octupôles des champs de fuite des quadripôles de Super-ACO. Jusqu’à présent non pris en compte dans la modélisation de l’anneau, nous avons vu qu’ils ont un impact considérable sur la dynamique transverse du faisceau.

Ces résultats ont été confirmés depuis (printemps 2001). Deux « vrais » moniteurs tour par tour ont été installés dans l’anneau de stockage pour refaire le même type d’expériences. Ce travail a été réalisé en particulier par Mahdia Belgroune sous la direction du groupe faisceau : bénéficiant d’une électronique plus rapide, d’un meilleur rapport signal-sur-bruit, d’une meilleure résolution, les pseudo-octupôles permettent d’expliquer des glissements des nombres d’ondes horizontal et vertical mesurés pour différents choix d’optiques.

L’optique de Super-ACO peut désormais être modélisée par les éléments magnétiques suivants :

Le dernier point de désaccord observé concerne la mesure de la chromaticité naturelle. La raison pourrait être simplement le logiciel BETA a été écrit pour des accélérateurs à grand rayon de courbure. Un terme non négligeable pour le calcul de la chromaticité d’une machine telle Super-ACO doit être bientôt introduit dans le code de calcul. De plus, les champs de fuite des dipôles (non modélisés) sont de type hexapolaire et induisent une chromaticité verticale non négligeable.

Enfin, l’intégrateur présenté dans la première partie de ce mémoire va prochainement être utilisé pour d’une part vérifier l’assertion précédente au sujet de la chromaticité, et d’autre part prendre en compte réellement les champs de fuite des quadripôles et, plus tard, les éléments d’insertion.

Conclusions et perspectives

Au cours de ce travail, nous avons étudié une grande diversité de machines de rayonnement synchrotron : Super-ACO avec ses 72 mètres de circonférence, l’ALS (196 mètres), SOLEIL (337 mètres) et l’ESRF (844 mètres). Suivant la taille de l’anneau, les approximations réalisées pour la modélisation varient (termes des petites machines, coins des aimants, champs de fuite des éléments magnétiques).

En utilisant le formalisme Hamiltonien, nous avons écrit un intégrateur des équations du mouvement d’une particule relativiste. Chacun des principaux éléments magnétiques a été modélisé par un Hamiltonien local à trois degrés de liberté. L’intégrateur utilise les méthodes d’algèbre de Lie qui devraient connaître en Europe un développement comparable à celui des Etats-Unis depuis leur introduction par A. Dragt. L’intégrateur proposé est un intégrateur symplectique d’ordre quatre à pas tous positifs dont la précision est supérieure d’un ordre de grandeur à l’intégrateur de Forest et Ruth.

L’Analyse en Fréquence a été notre principal outil d’investigation de la dynamique transverse des accélérateurs. En calculant une carte en fréquence pour une optique donnée, nous obtenons une vision globale de la dynamique du faisceau. L’allure des cartes en fréquence varie profondément d’une machine à l’autre ; elle est très sensible aux réglages hexapolaires. De nombreuses résonances d’ordre aussi bien faible qu’élevé détériorent la dynamique et induisent des mouvements chaotiques. La convergence rapide, la précision de la méthode, l’utilisation de la diffusion des orbites permettent également d’en faire un outil fiable pour prédire l’effet de l’introduction des défauts magnétiques dans le modèle, du déplacement du point de fonctionnement.

Nous avons vu qu’une fois connus, les défauts expérimentaux des gradients des quadripôles droits et tournés d’un anneau (déduits des matrices-réponse), une carte en fréquence décrit une dynamique très voisine de la dynamique réelle de l’accélérateur (taille de l’ouverture dynamique, efficacité d’injection).

Une étape supplémentaire a été franchie en obtenant les premières cartes en fréquence expérimentales d’un accélérateur. Les comparaisons avec le modèle théorique (de l’ALS) se sont avérés remarquables en termes de glissements des nombres d’ondes avec l’amplitude, de largeurs de résonance, de la diffusion des orbites au voisinage des nœuds entre les résonances.

Les deux outils nécessaires pour réaliser de telles expériences sont un jeu de BPM tour par tour et deux aimants rapides permettant de déplacer sur un seul tour le faisceau dans les plans horizontal et vertical.

L’Analyse en Fréquence peut ainsi être directement intégrée comme un des outils de diagnostic du faisceau dans la salle de contrôle d’un accélérateur. C’est déjà une réalité à l’Advanced Light Source où une carte en fréquence peut être tracée de manière quasi-automatique. Pour rendre l’utilisation de la méthode encore plus pratique, le système de mesure de l’ALS va être prochainement modifié pour permettre l’acquisition d’une carte en fréquence en une vingtaine de minutes.

A Super-ACO, même s’il était techniquement impossible d’obtenir une carte en fréquence, les mesures tour par tour du glissement des nombres d’ondes avec l’amplitude ont permis de mettre en évidence le fort effet des champs de fuites des quadripôles (non modélisé jusqu’à présent). Leur inclusion dans le modèle de l’anneau révèle une dynamique entièrement différente et permet de mieux comprendre les performances actuelles de la machine (ouverture dynamique, résonances, réglages des hexapôles).

Les perspectives à la suite de ce travail sont nombreuses avec pour un des thèmes principaux, l’association de l’Analyse en Fréquence et des mesures tour par tour dans un accélérateur.

Ma courte expérience dans le monde des accélérateurs m’a convaincu du point essentiel suivant. Les écarts sur les performances des sources de lumière entre les prédictions et les mesures expérimentales sont très souvent proche d’un facteur deux. La raison principale est qu’il est impossible d’obtenir une description absolue des champs magnétiques, des positionnements des éléments dans l’anneau de stockage, de paramètres moins prévisibles (vibrations, marées solides, variations de la température).

Ne pouvant tout prévoir, il est par contre primordiale de prévoir, dès la construction d’un accélérateur (l’auteur pense en particulier au futur anneau de stockage SOLEIL), un grand nombre d’outils de diagnostic, outils qui constituent littéralement les « yeux » et les « oreilles » du physicien des accélérateurs. Ce sont en particulier des moniteurs de position tour par tour, des aimants rapides pour déplacer le faisceau sur un tour.

Nous avons vu que les mesures expérimentales sont souvent compliquées par le phénomène de la décohérence. Par exemple, le faisceau de l’ESRF « décohère » en une centaine de tours pour déjà de très faibles déplacements horizontaux du faisceau. Pour un anneau de la taille de l’ESRF, il doit être possible d’obtenir des données exploitables en modifiant la philosophie des mesures : au lieu d’enregistrer le signal sur un BPM particulier de l’anneau tous les tours, l’utilisation conjointe de l’ensemble des BPM doit permettre d’augmenter de manière significative l’échantillonnage des données.

A l’ALS, l’Analyse en Fréquence est et sera pleinement utilisée pour caractériser l’impact des trois aimants supraconducteurs qui vont être installés en août 2001 dans l’anneau et réduire sa périodicité de douze à trois. Des résultats récents (Steier, Robin, Wu, Decking, Laskar et Nadolski, 2001) reposent sur l’utilisation de cet outil pour caractériser et comprendre les causes de limitations de la dynamique off momentum de l’ALS.

Dans ce travail, l’Analyse en Fréquence a principalement été utilisée à travers les cartes en fréquence, i.e. en ne conservant que le premier terme de la décomposition quasi-périodique obtenue en analysant les trajectoires de phase. Une autre approche consiste à utiliser la décomposition complète donnée par l’Analyse en Fréquence. L’amplitude de chaque terme correspond à l’amplitude d’une résonance donnée. Il est ainsi possible d’extraire de nombreuses autres informations sur la dynamique et d’obtenir une nouvelle méthode d’optimisation d’un accélérateur.

Ces nouveaux développements devront être considérés pour permettre non seulement d’améliorer les accélérateurs actuels mais aussi de concevoir les prochaines générations de machines tels les sources de lumière de quatrième génération, les « usines à muon » et les collisionneurs.